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Egypte : la justice interdit les activités des Frères musulmans

Après avoir fermé la télévision de la confrérie islamiste, les autorités ont ordonné l'interdiction de "toutes ses activités" et la confiscation de ses biens.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Le siège des Frères Musulmans, incendié et pris d'assaut par des manifestants, le 1er juillet 2013, au Caire (Egypte). (KHALED DESOUKI / AFP)

C'est une nouvelle étape dans la campagne de répression de la confrérie islamiste en Egypte. Une décision de justice a entériné l'interdiction des activités des Frères musulmans, lundi 23 septembre. 

Depuis la destitution du président Mohamed Morsi début juillet, la sanglante répression de ses partisans mi-août et l'arrestation de 2 000 membres de la confrérie, les nouvelles autorités installées par l'armée mènent une véritable guerre judiciaire contre les Frères musulmans, la confrérie dont Mohamed Morsi est issu.

Francetv info revient sur les décisions de justice qui ont frappé les Frères ces derniers mois.

1 Acte 1 : fermeture des médias de la confrérie

Mardi 3 septembre, la justice égyptienne met les médias proches des Frères musulmans au pas. La chaîne de la confrérie, Ahrar 25, est fermée, tout comme Al Jazeera Egypte, Al-Quds et Al-Yarmouk. Ces dernières sont accusées de couvrir de façon partiale les événements qui ont suivi la chute de Mohamed Morsi.

Avant cette décision, Al Jazeera Egypte a été perquisitionnée le 3 juillet. Elle avait diffusé le jour même une vidéo dans laquelle Mohamed Morsi se disait le seul président "légitime" de l'Egypte, quelques heures après sa destitution.

2 Acte 2 : gel des avoirs financiers

Le 17 septembre, jour de l'arrestation du porte-parole des Frères, la justice ordonne le gel des avoirs de la confrérie et des principaux dirigeants islamistes du pays, tous placés en détention pour "incitation au meurtre".

Le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, et ses deux adjoints sont concernés. L'un d'eux, Khairat Al-Chater, est réputé être l'un des principaux bailleurs de fonds de la confrérie.

3 Acte 3 : interdiction des activités de la confrérie

Le coup de grâce judiciaire intervient le 23 septembre. "La cour interdit les activités de l'organisation des Frères musulmans et de son organisation non gouvernementale et toutes les activités auxquelles elle participe et toute organisation qui en dérive", peut-on lire dans un arrêt rendu lundi, qui ordonne également la confiscation des biens de l'organisation.

Alors que les nouvelles autorités répètent à l'envi mener une "bataille contre le terrorisme", le texte du jugement, diffusé par l'agence officielle Mena, accuse la confrérie de "s'être drapée dans l'islam pur pour ses activités qui contredisent le véritable islam et violent la loi".

Cette décision concerne aussi "toute organisation qui en émane ou est financée par eux". Parmi ces organisations satellites figure notamment le parti de la Liberté et de la Justice, bras politique des Frères musulmans, qui pourrait être interdit après avoir confortablement remporté les premières législatives libres fin 2011, quelques mois après la chute de Hosni Moubarak.

La confrérie a estimé sur son compte Twitter officiel que ce jugement était "politiquement motivé", tout en promettant de "rester toujours présente sur le terrain". Sous le régime d'Hosni Moubarak, les Frères musulmans vivaient dans la clandestinité.

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