Egypte : le détenu politique Alaa Abdel Fattah est "en bonne santé", assure le parquet
La mobilisation s'accroît alors que les défenseurs du militant ne lui donnent que quelques jours à vivre, à moins qu'il ne soit nourri de force, ce qui est considéré par le droit international comme de la "torture" et même un "crime contre l'humanité".
Ses proches redoutent qu'il soit "nourri de force". L'inquiétude grandit sur le sort du détenu politique égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, en danger de mort après sept mois de grève de la faim. L'autorité pénitentiaire a annoncé à sa mère Laila Soueif, jeudi 10 novembre, que son fils, qui ne boit plus depuis l'ouverture de la COP27 en Egypte le 6 novembre, était désormais "sous traitement médical". De son côté, le parquet égyptien a affirmé que "tous les signes vitaux" du détenu "sont normaux" et qu'il est "en bonne santé".
Hossam Bahgat, fondateur de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), la plus grande ONG des droits humains du pays, estime que le détenu "est nourri de force". La mère d'Alaa Abdel Fattah s'est présentée pour la quatrième fois de la semaine, jeudi, devant la prison de Wadi Natroun, à 100 kilomètres au nord-ouest du Caire, sans pouvoir le voir.
"Traitement cruel, inhumain et dégradant"
Faute de nouvelles, la famille s'inquiète : le dissident politique a-t-il été transféré vers une autre prison, vers l'hôpital de la prison ou n'est-il tout simplement plus en état d'être vu ? La dernière rencontre entre le militant et sa défense remonte à mars 2020, selon Mona Seif, sa sœur.
"Les autorités égyptiennes qui ont incarcéré Alaa Abdel Fattah pour un simple post Facebook veulent en plus lui imposer un traitement cruel, inhumain et dégradant, et le forçant à subir des mesures médicales contre son gré", a réagi Adam Coogle, de l'ONG Human Rights Watch, dans un communiqué. La mobilisation s'accroît alors que ses défenseurs ne lui donnent que quelques jours à vivre, à moins qu'il ne soit nourri de force, ce qui est considéré par le droit international comme de la "torture" et même un "crime contre l'Humanité".
La question des prisonniers en Egypte, 135e sur 140 pays au classement mondial de l'Etat de droit du World Justice Project, est devenue incontournable à la COP27. Plusieurs dirigeants occidentaux ont réclamé la libération d'Alaa Abdel Fattah au président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.