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Egypte : regain de violences à trois semaines d'un référendum constitutionnel

Un attentat a blessé cinq personnes dans un bus en Egypte et plusieurs membres des Frères musulmans ont été arrêtés, jeudi 26 décembre.

Article rédigé par franceinfo
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Une explosion a blessé cinq personnes dans un bus au Caire (Egypte), le 26 septembre 2013. (AMR DALSH / REUTERS)

La première attaque visant des civils depuis juillet, une attaque suicide qui fait 15 morts, dix-huit Frères musulmans arrêtés... L'Egypte connaît un regain de violences, trois semaines avant un référendum sur la Constitution. Le pays est déjà dans un engrenage de violences depuis la destitution et l'arrestation le 3 juillet de l'ancien président Mohamed Morsi. Les autorités répriment dans un bain de sang les manifestations des islamistes, et les plus radicaux d'entre eux mènent des attaques qui ont tué plus d'une centaine de policiers et de soldats.

Francetv info dresse un bilan de la situation, jeudi 26 décembre.

Un attentat au Caire qui vise des civils

Une explosion a blessé jeudi cinq personnes dans un bus au Caire et une autre bombe a été désamorcée. Cette attaque est le premier attentat à ne toucher que des civils depuis le coup de force des militaires contre le chef d'Etat islamiste il y a six mois, même si la bombe a peut-être explosé prématurément.

Une explosion a blessé jeudi cinq personnes dans un bus au Caire (REUTERS)

Le général Sissi, chef de l'armée et homme fort de l'Egypte, a réagi en promettant de "faire face au terrorisme". "Pas d'inquiétude ni de peur. Nous nous sacrifierons pour vous, l'armée se sacrifiera pour l'Egypte et les Egyptiens. Et celui qui vous touchera, nous l'éliminerons", a-t-il déclaré.

Dans le quartier de Nasr City, dans le nord du Caire, l'explosion de la bombe posée en bord de route a fait voler en éclats les vitres du bus. Elle devait détoner au moment où les forces de l'ordre arriveraient sur les lieux après la première explosion. Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, "elle devait être actionnée à distance" et "visait à terroriser les gens avant le référendum" constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier. Les Frères musulmans ont appelé à le boycotter, mais le gouvernement égyptien veut faire taire la confrérie.

Des Frères musulmans arrêtés pour "terrorisme"

L'exécutif égyptien estime que les Frères musulmans sont responsables d'un attentat survenu mardi, alors qu'ils l'ont condamné, et que l'attaque a été revendiquée par un mouvement jihadiste. Mardi, un kamikaze avait lancé sa voiture bourrée d'explosifs contre le quartier général de la police de Mansoura, à une centaine de kilomètres du Caire, tuant 15 personnes, dont 14 policiers.

Au lendemain de cet attentat, le gouvernement a déclaré la confrérie "organisation terroriste", plaçant de fait ses centaines de milliers de membres sous le régime d'une loi antiterroriste promulguée en 1992 sur fond de violences de groupes islamistes radicaux. Ainsi, jeudi, 18 membres de la confrérie ont été placés en détention provisoire.

Les membres des Frères musulmans sont aussi désormais interdits de manifestation, et le journal du mouvement, Liberté et Justice, a été définitivement interdit, de même que le parti politique du même nom, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte de 2011. Bannis mais tolérés sous le régime de Hosni Moubarak et véritablement sortis de la clandestinité à son départ en 2011, les Frères musulmans pourraient se radicaliser après avoir été dépossédés d'une présidence acquise via les urnes.

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