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Centrafrique: la faune sauvage victime collatérale du conflit

De multiples trafics alimentent le conflit en Centrafrique qui a fait plus de 500.000 déplacés depuis 2013. Les différents groupes armés qui écument le pays depuis la chute du président Bozizé ont mis le pays en coupe réglée. En plus du pillage des diamants et de l’or, ces groupes pratiquent un braconnage de masse qui décime la faune sauvage du pays, selon un rapport mené par plusieurs ONG.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Patrouille de rebelles de la Seleka à Berongo, à 60 km de la capitale Bangui, en mars 2013. (PATRICK FORT / AFP)

Le conflit en République centrafricaine implique des groupes armés qui se battent notamment pour le contrôle des ressources minières et forestières (bois précieux).

Le pays a basculé dans les massacres en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Seleka. Ces milices armées soutenues par le Tchad se sont heurtées aux groupes locaux anti-balaka. Les violences ont provoqué le déplacement et la fuite des populations du centre et du nord du pays.
 
Ces groupes armés se battent depuis des années pour tenir les zones diamantifères et aurifères du pays. Mais les ressources minières du pays ne suffisent plus, ces groupes s’attaquent également à la grande faune du pays, affirment plusieurs ONG.

Grand mammifères menacés 
«Toutes les espèces de grands mammifères affichent des populations en fort déclin en comparaison des données collectées en 2005 et 2010», dénoncent l'ONG Wildlife Conservation Society et le programme Ecofaune de l'Union européenne. Lesquels ont réalisé en mars-avril 2017 un recensement aérien dans les réserves et parcs du nord du pays, avec l'appui du gouvernement centrafricain.
 
«Aucun éléphant, ni trace de présence, n'ont été observés durant le recensement», déplorent les organisations qui rappellent que «35.093 éléphants avaient été recensés en 1977, contre 68 seulement en 2010».
        
Subsistent encore en petit nombre quelques populations de girafes de Kordofan (menacées d'extinction en Afrique), d'élans de Derby, de buffles, d'antilopes rouannes.
          
«Des braconniers lourdement armés, en particulier depuis les pays voisins du Tchad et du Soudan, avec l'appui de braconniers originaires de la zone», sont à l'origine de «ce déclin systématique, les périodes d'instabilité amplifiant le phénomène», dénonce le communiqué des ONG.
 

Ratissage systématique
«Au cours des trois dernières années, plusieurs groupes armés ont entrepris un ratissage systématique pour chasser le gibier et expédier, grâce à des réseaux bien en place, la viande vers le nord (Tchad) ou vers la capitale Bangui», ajoute le texte.

Les ONG dénoncent «l'exploitation illégale de ressources naturelles par des groupes armés (centrafricains ou étrangers)» dans les zones protégées et la responsabilités des éleveurs transhumants (bergers Fulanis) dans le «trafic illégal transfrontalier de ressources naturelles».

Les populations locales paient un lourd tribut à cette insécurité, menacés et rançonnés par les groupes armés. 

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