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Climat en Afrique : menace pour la survie de millions de personnes, selon l'ONU

L'ONU met en évidence la vulnérabilité disproportionnée de l'Afrique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Vue du Kilimandjaro enneigé depuis le sanctuaire de Kimana, au Kenya, le 2 mars 2021.  (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Plus d'une centaine de millions de personnes extrêmement pauvres sont menacées par l'accélération du réchauffement climatique en Afrique, où les rares glaciers devraient avoir disparu d'ici les années 2040, indique l'ONU. Dans un rapport sur l'Etat du climat en Afrique (lien en anglais), publié à moins de deux semaines de l'ouverture de la COP26 à Glasgow, l'ONU met en évidence la vulnérabilité disproportionnée de l'Afrique et souligne que le changement climatique a contribué à aggraver l'insécurité alimentaire, la pauvreté et les déplacements de population sur le continent l'an dernier.

"D'ici à 2030, on estime que jusqu'à 118 millions de personnes extrêmement pauvres (c'est-à-dire vivant avec moins de 1,90 dollar par jour) seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates ne sont pas prises"

Josefa Leonel Correia Sacko, Commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de la Commission de l'Union africaine (UA)

Rapport

"En Afrique subsaharienne, le changement climatique pourrait entraîner jusqu'à 3% de baisse supplémentaire du Produit intérieur brut d'ici à 2050", a-t-elle ajouté.

"Changement imminent"

Ce rapport, coordonné par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) de l'ONU, est le fruit d'une collaboration avec la Commission de l'UA, la Commission économique pour l'Afrique et diverses organisations scientifiques internationales et régionales et des Nations unies. "Au cours de l'année 2020, les indicateurs climatiques en Afrique ont été caractérisés par une augmentation continue des températures, une accélération de l'élévation du niveau de la mer, des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, tels que les inondations, les glissements de terrain et les sécheresses, et les impacts dévastateurs associés", a expliqué pour sa part le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, dans l'avant-propos.

"La fonte rapide des derniers glaciers d'Afrique de l'Est, dont on s'attend à ce qu'elle soit totale dans un avenir proche, nous alerte d'un changement imminent et irréversible du système Terre", a-t-il relevé.

Glaciers en danger

L'an dernier, l'Afrique s'est réchauffée plus rapidement que la moyenne mondiale, terres et océans confondus. La tendance au réchauffement sur 30 ans pour la période 1991-2020 était supérieure à celle de la période 1961-1990 dans toutes les sous-régions africaines. Quant aux glaciers africains, bien que trop petits pour servir de réservoirs d'eau importants, ils ont une importance touristique et scientifique de premier plan, leur taux de recul actuel est supérieur à la moyenne mondiale. Seules trois montagnes en Afrique sont couvertes de glaciers : le massif du mont Kenya (Kenya), les monts Rwenzori (Ouganda) et le mont Kilimandjaro (Tanzanie). Selon l'OMM, si cette tendance se poursuit, "elle conduira à une déglaciation totale d'ici les années 2040"

Pour se préparer à l'intensification des phénomènes climatiques dangereux à fort impact, l'OMM appelle l'Afrique à investir dans les infrastructures hydrométéorologiques et les systèmes d'alerte précoce.

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