LA PHOTO. Zimbabwe: sans son puits, le village de Mashonaland n'existerait pas
Au Zimbabwe, où les périodes de sécheresse sont fréquentes, disposer d'un puits est un privilège dans les zones urbaines. Alors qu'une famille de cinq personnes utilise environ 60 litres par jour dans ce pays d'Afrique australe, l'eau est potentiellement contaminée: Human Rights Watch affirmait en 2013 que «l’eau des puits n’est pas sûre parce qu’au moins 33% d’entre eux sont contaminés».
Dans le village de Mashonaland, près d'Harare, le 8 novembre 2017. Une Zimbabwéenne prépare le sadza, un plat traditionnel à base de maïs blanc, qui mijotte des heures en plein soleil et tient au corps. Avant 2012, son village n'existait pas. La construction de petites maisons en bois, aux portes de la capitale, a été rendue possible il y a cinq ans, grâce au forage d'un puits. Le soleil brûle les récoltes, tarit les nappes phréatiques et assèche les gorges. 2017 est la troisième année consécutive de sécheresse qui frappe le pays, aggravée par le phénomène météorologique El Nino lié au réchauffement de l'océan Pacifique. Cette sécheresse a notamment contraint les autorités d'Harare à rationner l'eau. Si officiellement, les coupures d'eau ne dépassent pas trois jours, dans certains quartiers elles peuvent durer plusieurs semaines. Malgré un système de distribution d'urgence légal par citernes autour du puits insuffisant, les habitants n'ont d'autre choix que de s'approvisionner auprès de vendeurs clandestins, bien conscients du risque sanitaire qu'ils encourent.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.