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L’iboga, l’arbre hallucinogène d’Afrique centrale menacé par sa réputation

C’est un puissant hallucinogène, utilisé par des tribus d’Afrique pour les rituels initiatiques. On en a tiré des médicaments contre l’addiction. Mais ses effets secondaires l’ont finalement classé comme drogue dans de nombreux pays. Aujourd’hui, cette plante endémique est menacée, victime de son commerce.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Iboga, un arbuste aux propriétés hallucinogènes. (DR)

Les Babongo, tribu du Gabon (pygmés), consomment l’iboga dans leurs rituels religieux, le Bwiti. Ils mâchent la racine amère de l’arbuste. C’est une drogue très puissante, qui s'apparente au LSD ou aux amphétamines. L'iboga provoque une extrême appréhension et des hallucinations. Il crée un état de léthargie qui peut durer de 4 à 5 jours, et même conduire à la mort.
 
Depuis de nombreuses années, cette plante a la réputation de guérir les addictions, grâce à l’un de ses composants, l’ibogaïne. On l’a même utilisé en France pour traiter les problèmes nerveux et cardiaques. Après 1960, la plante a été utilisée dans le traitement des maladies psychiatriques, puis on lui a découvert des vertus dans le traitement des addictions: alcool, tabac, cocaïne…

Classé comme drogue 
Malgré les nombreuses études menées, nul n’arrive à expliquer d’où viennent les propriétés de l’Iboga. Mais les effets secondaires très graves inquiètent les autorités, et la plante est interdite dans plusieurs pays comme la France ou les Etats-Unis. Une bataille de spécialistes se joue et la réputation sulfureuse de la plante n’aide pas à la sérénité des recherches et des débats. En France, le coup de grâce est arrivé quand l’Agence de sécurité du médicament lui a trouvé «un usage dans le cadre d’activités sectaires».
 
Pour autant, la réputation de l’iboga comme puissant hallucinogène consommé à fortes doses s’est répandue dans le monde entier, tout comme sa consommation. Un trafic gigantesque s’est développé et on trouve la plante vendue sous plusieurs forme: racine râpée, gélules, solution buvable. Les amateurs peuvent même trouver la plante sur les sites spécialisés sur internet. Licite, illicite?  
 
Mais l’arbre, endémique de l’Afrique centrale, est désormais menacé, victime de l’engouement qu’il provoque et de son commerce. Car c'est à la racine que se trouve la substance. Il faut donc arracher l'arbre et ainsi le condamner à mort.

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