Ethiopie: les chrétiens fêtent Mesqel, sur fond de réconciliation
«La scission de l’Eglise orthodoxe éthiopienne Tewahedo date de 1991. A ce moment-là, le Gouvernement militaire provisoire de l’Ethiopie socialiste, mis en place en 1974 après le renversement de Haïlé Sélassié, prend fin brutalement pour laisser place au Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens. Le patriarche Abuna Merkorios abdique et part s’installer à l’étranger, aux Etats-Unis, avec plusieurs évêques. Un nouveau patriarche est élu en Ethiopie, Abuna Paulos. Affirmant que son abdication a eu lieu sous la contrainte, l’ancien patriarche continue toutefois à se considérer comme le seul légitime de l’Eglise d’Ethiopie», explique La Croix.
En juillet 2018, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed se rend aux Etats-Unis. Il annonce un accord entre l’Eglise orthodoxe officielle dirigée par le patriarche Abuna Mathias (nommé en 2013) et les communautés chrétiennes de la diaspora, fidèles au patriarche Abuna Merkorios.
«L’accord conclu à cette occasion prévoit que l’Abuna Merkorios rentrera en Ethiopie et reprendra ses fonctions de patriarche, a indiqué OCP Media Network, un site internet consacré aux différentes Eglises orthodoxes. L’Abuna Mathias, qui était jusque-là le seul patriarche reconnu par le pouvoir éthiopien, conservera également ce rôle et sera chargé de mener l’Eglise en effectuant les tâches administratives. (…) Aussi longtemps que les deux patriarches seront vivants, ils seront considérés sur un pied d’égalité par l’Eglise, prévoit encore l’accord, qui précise bien qu’à compter de ce jour il n’y a plus qu’une Eglise unifiée», précise Jeune Afrique.
10 photos de Minasse Wondimu Hailu, prises le 27 septembre 2018 pendant Mesqel, illustrent ce propos. Cette fête inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco commémore la découverte, 326 ans après Jésus-Christ, de la croix sur laquelle il aurait été crucifié.
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