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Avec l'arrivée des touristes, la peinture faciale est devenue une nouvelle pratique pour les Suri d'Ethiopie

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour

Cette ethnie vit sur les collines et les rives du fleuve Omo, à la frontière du Soudan du Sud.

Les Suri de la vallée de l’Omo, en Ethiopie, ont toujours pratiqué des modifications corporelles (scarifications, peinture). Mais aujourd’hui, pour séduire les nombreux touristes et monnayer leur talent, ils se peignent le visage, un art à part entière composé de motifs purement décoratifs.

10 photos de Vedran Vidak illustrent ce propos

Les peintures sur les visages de l’ethnie Suri ne sont pas de simples masques de travestissement, mais une forme d’art demandant un vrai savoir-faire. Ces œuvres restent très souvent éphémères car aussitôt faites, elles peuvent selon l’envie de leur créateur être détruites en quelques secondes dans l’eau de la rivière.      (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
Pour les jeunes Suri, être beaux et séduire apporte confiance, fierté et beaucoup de plaisir. Mais ce jeu doit être pratiqué avec sérieux, car c’est aussi une expression de soi, une façon de se présenter, d’exprimer ce que l’on ressent, ses sentiments et émotions. Si cette pratique est utilisée dans diverses célébrations, toutes les occasions même sans raisons particulières, sont bonnes pour créer et s'embellir.      (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
De la terre glaise mélangée à du beurre liquide, de la poussière de bouse, des cendres de bois, des feuilles tressées, des plumes, des grappes de baies, des morceaux de calebasses… tout est utile pour créer bijoux et parures "haute couture".      (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
Les motifs les plus simples sont réalisés avec les doigts, les traits les plus fins ou les détails, avec les ongles ou un bout de bois.      (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
Le principal n’est pas ici d’être méticuleux ou trop précis, mais de créer vite, très vite. La rapidité d’exécution est primordiale. Une minute doit suffire pour séduire.    (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
Les pigments utilisés viennent des minéraux de la région : ocre rouge, calcaire blanc, soufre jaune et cendres anthracites. La dilution de ces matériaux très purs permet de jouer sur l’intensité des couleurs.      (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
Mais le caractère sacré de cette pratique ne peut pas être totalement écarté. Car ces symboles dessinés et peints pourraient éloigner la colère de certaines divinités. Une tradition veut que les mères peignent le visage de leurs très jeunes enfants pour les protéger du mauvais sort.          (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
Ces pratiques ancestrales n’ont pas laissé les touristes indifférents. Les Suri ont compris l’avantage financier qu’ils pouvaient en tirer, et n’hésitent pas parfois à créer de nouveaux ornements, avec encore plus d’effets visuels, très loin de leur cuture initiale.      (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
Pour satisfaire le regard des curieux, les Suri créent d’incroyables couvre-chefs végétaux. Autrefois, ce détail ne faisait pas partie de leur panoplie, mais aujourd’hui les jeunes des autres tribus voisines n’hésitent pas à l’intégrer dans leur culture.    (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)
Le miroir ne sert à rien. C’est le regard de l’autre qui est important. Etre vu, jugé et apprécié de son frère, sa sœur, de ses amis ou de tout autre membre de sa communauté est indispensable. La pratique de la peinture faciale doit se pratiquer en groupe. Etre originale et belle reste la première des motivations.      (VEDRAN VIDAK / SOLENT / SIPA)

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