"Chaque année, la mer avance petit à petit..." : la Gambie vulnérable au changement climatique
Alors qu'elle est l'un des pays qui polluent le moins, la Gambie est pourtant très vulnérable au changement climatique.
La Gambie est l’un des pays qui polluent le moins, son empreinte carbone est infime : à peine 0,01%, loin des 28% de la Chine ou des 14% des États-Unis mais, paradoxalement, c’est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique. La Gambie tire la sonnette d'alarme depuis des années. À l'occasion de l'ouverture de la COP26 à Glasgow dimanche 31 octobre, une délégation gambienne a fait le déplacement en Écosse afin d'appeler les pays riches à tenir leurs engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Boubou Pathé Diallo est l'un des négociateurs gambiens, météorologue et expert sur l'évolution du climat. "Le changement climatique est un problème majeur en Gambie et la situation ne fait qu'empirer, déplore-t-il. Et cela est visible : si vous vous promenez sur le littoral, vous verrez les conséquences de l'érosion côtière."
Les autorités multiplient les actions
Pour enrayer cette montée des eaux, les autorités multiplient les actions : des cocotiers sont plantés par milliers sur les plages, des rochers sont empilés le long des complexes hôteliers.
La montée de la mer met également en danger les cultures, notamment les rizières. Ici dans le sud de la Gambie, le long de la frontière avec le Sénégal, l'océan avance inexorablement. "Chaque année, la mer avance petit à petit", souligne Moussa, un Sénégalais venu pêcher dans les eaux gambiennes. "Si ça continue, ça va aller jusqu'aux rizières. C'est catastrophique", ajoute-t-il.
Le changement climatique est une réalité pour ces populations. Cette année, plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes ont balayé le pays. "Nous avons affronté des tempêtes qui ont causé d'énormes dégâts, se souvient Boubou Pathé Diallo. On n'avait jamais vu ça. Des tempêtes qui ont déraciné des arbres, arraché des toitures et endommagé notre réseau électrique."
"Je n'ai jamais vu ça de toute ma vie"
Des tempêtes qui ont fait au moins dix victimes et déplacé des familles entières, en juillet dernier. "Nous étions dans la maison lorsque la tempête a éclaté. Il y avait de fortes pluies et des rafales. Ça a duré très longtemps. Puis notre toit s'est envolé. J'ai pris mes enfants et nous sommes allés nous réfugier chez nos voisins. Je n'ai jamais vu ça de toute ma vie", indique Fatou, mère de quatre enfants.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.