La Gambie va abolir la peine de mort
Au pouvoir depuis janvier, Adama Barrow a signé au nom de son pays cinq traités en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Parmi ces textes, il a notamment signé celui prônant l'abolition de la peine capitale. Les autres traités concernent la protection des migrants, les disparitions forcées, la transparence des investissements et l'interdiction des armes nucléaires.
La Gambie est le 105e pays dans le monde à supprimer de son droit la peine capitale.
«En signant ces traités, la nouvelle Gambie continue à promouvoir la démocratie et démontre son engagement à protéger la vie des activistes politiques», selon la présidence gambienne. «Cela abolira la peur et garantira l'Etat de droit, afin que les citoyens puissent exprimer leurs droits civils et politiques», a-t-elle ajouté.
22 ans de dérive autoritaire
La Gambie, petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade côtière prisée des touristes, a été dirigée d'une main de fer pendant 22 ans par Yahya Jammeh, un ancien militaire. En août 2012, ce dernier avait fait fusiller neuf détenus, dont deux Sénégalais. Ce qui avait entraîné une vague de protestations internationales, particulièrement au Sénégal. Il avait ensuite annoncé un «moratoire» sur les exécutions.
En décembre 2016, Yahya Jammeh avait refusé de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle face à l'opposant Adama Barrow. Il s'était finalement résolu à quitter le pouvoir et le pays en janvier, à la suite d'une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et d'une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
La Gambie va maintenant entamer la procédure pour ratifier et rendre d'application les traités signés à New York, selon la présidence.
«Les Gambiens ont fait le choix irréversible de clore un chapitre sombre de notre histoire», a déclaré devant l’Assemblée générale de l’ONU Adama Barrow, cité par Jeune Afrique. «Comme toute démocratie restaurée, nous faisons face à d’immenses défis pour relancer notre économie, réformer nos lois, notre administration et les institutions judiciaires», a-t-il ajouté.
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