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Ghana : le journaliste d'investigation Ahmed Husein tué de plusieurs balles

Le journaliste, qui a participé à l'enquête explosive sur la corruption dans le monde du football au Ghana, a été abattu par balles dans la soirée du 16 janvier 2019, alors qu'il rentrait chez lui à Accra. 

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié
Temps de lecture : 2min
Affiche du documentaire intitulé "Numéro 12" auquel avait participé Ahmed Husein, le 10 juin 2018. (CRISTINA ALDEHUELA / AFP)

Ahmed Husein faisait partie de l'équipe de reporters infiltrés dirigée par le célèbre journaliste Anas Aremeyaw Anas, qui a fait éclater en 2018 un vaste scandale de corruption et de matchs truqués, conduisant à de lourdes sanctions des instances internationales.

Un officier de police a expliqué à l'AFP sous couvert d'anonymat que le journaliste qui se trouvait dans sa voiture avait reçu des balles à la poitrine et au cou, tirées par des hommes qui n'ont pas encore été identifiés.

Le journaliste assassiné avait récemment déposé plainte après qu'un député du parti au pouvoir eut diffusé sa photo à la télévision nationale, promettant une récompense à qui le passerait à tabac.

Anas Aremeyaw Anas a réagi dès le 17 janvier sur le réseau social Twitter : "Triste nouvelle, mais nous ne serons pas réduits au silence. Repose en paix, Ahmed". La Commission nationale des médias a condamné cet acte et appelé la police à mener une enquête approfondie. "Il est dans l'intérêt de la nation d'arrêter les auteurs de ce crime", a déclaré son président, Yaw Boadu Ayeboafo.

De nombreux journalistes ghanéens ont également condamné sur les réseaux sociaux l'assassinat du journaliste de 34 ans, qui a joué un rôle clé dans la récente enquête d'Anas Aremeyaw Anas.

Number 12, un documentaire explosif sorti en juin 2018, piégeait des dizaines d'arbitres ghanéens et du continent ainsi que plusieurs dirigeants de la Fédération ghanéenne, dont son président, en leur proposant des pots-de-vin.

Suite au scandale, plus de 50 arbitres africains ont été suspendus par la Confédération africaine de football (CAF).

Le président de la fédération ghanéenne, Kwesi Nyantakyi, avait été filmé avec des "investisseurs" potentiels (des journalistes infiltrés) à qui il faisait miroiter de juteux contrats avec le gouvernement ghanéen, en échange de plusieurs millions de dollars. Il a démissionné de ses fonctions, après avoir été suspendu pour trois mois par la Fédération internationale de Football.

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