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Ghana: un pays stable pénalisé par la crise pétrolière
Le Ghana est souvent présenté comme un exemple de démocratie en Afrique de l'Ouest. Le vainqueur de la présidentielle du 7 décembre 2016 devra s'atteler à une lourde tâche: redresser une économie sur laquelle a rejailli l'effondrement, à partir de 2014, des cours de matières premières, pénalisant ses exportations d'or, de pétrole et de cacao.
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Deuxième producteur d’or et de cacao du continent, le Ghana n’a affiché que 3,3% de taux de croissance en 2016. Outre l’effondrement du cours de ces matières premières, dont il dépend, sur les marchés internationaux, le pays pâtit aussi de la chute du prix du pétrole depuis deux ans.
Dès juillet, le gouvernement ghanéen avait réduit ses prévisions à +4,1% en 2016, contre +5,4% annoncées début 2016, selon Jeune Afrique qui évoquait même un taux encore plus bas à 3,2%.
Durant plusieurs années, l'ancienne colonie britannique a connu l'une des croissances les plus fortes du continent africain. Mais depuis 2014, ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest fait face à une crise budgétaire qui a fait exploser l'accroissement de la dette et flamber le taux d'inflation.
25% des Ghanéens sous le seuil de pauvreté
La monnaie locale, le cedi, s'est dépréciée de moitié en deux ans, même si elle a montré des signes de stabilisation en 2016. Cette indépendance monétaire rend le cedi fragile contrairement au Franc CFA arrimé à l'euro.
En 2015, le Ghana avait dû recourir à l'aide du Fonds monétaire international (FMI) pour stabiliser son économie. L'institution financière internationale lui accordera un prêt de 918 millions de dollars (855 millions d'euros), conditionné à des réformes. Selon la Banque mondiale, 25% des 27,4 millions de Ghanéens vivent encore en dessous du seuil de pauvreté.
Le Revenu national brut (RNB) par habitant s'élevait en 2015 à 1.480 dollars. Cette conjoncture difficile avait conduit le gouvernement à augmenter, en juin 2014, le prix de l’eau et de l’électricité, respectivement de 6,1% et 12,09%.
Bataille entre les deux rivaux historiques
Alors qu'au total sept candidats à la présidence du Ghana étaient en lice, le 7 décembre, la bataille électorale s'est jouée entre les deux rivaux historiques: le président sortant John Mahama, 58 ans, du Congrès national démocratique (NDC) et le leader du Nouveau parti patriotique (NPP), Nana Akufo-Addo, 72 ans.
Lors des dernières élections de 2012, les deux mêmes candidats s'étaient affrontés. Le président Mahama avait à l'époque remporté le scrutin de peu, avec 50,7% des voix, contre 47,7% pour M.Akufo-Addo qui avait contesté en vain les résultats devant la Cour constitutionnelle.
Ces élections présidentielle et législatives sont les sixièmes du genre depuis l'introduction du pluralisme en 1992. A deux reprises depuis 2000, des présidents sortants ont été éliminés sans violence dans le pays.
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