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Mort de Mamoudou Barry : réactions en Guinée et dans la diaspora guinéenne en France

Le jeune chercheur guinéen de 31 ans est mort le 20 juillet 2019 des suites de ses blessures après une violente altercation à Canteleu, commune voisine de Rouen.

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'universitaire guinéen Mamoudou Barry est mort le 20 juillet 2019 au CHU de Rouen, en France, à la suite d'une violente altercation.  (Capture d'écran/3A Telesud)

La presse guinéenne se fait l'écho de l'émoi et de l'"indignation" après la mort du chercheur guinéen Mamoudou Barry à Rouen. "Sur la toile, l’annonce du décès tragique de ce jeune enseignant-chercheur a suscité une onde de choc alors que dans sa famille biologique à Conakry (la capitale guinéenne), c’est l’incompréhension mêlée d’indignation", rapporte le site d'informations Africaguinée

"C'est une grosse perte pour nous. Un jeune, brillant, tué par le fait de la bêtise humaine. C'est triste. Nous présentons nos condoléances à tout le peuple de Guinée, particulièrement à la famille éplorée", a réagi Amara Camara, l'ambassadeur de Guinée en France, sur le média en ligne Guinée Réalité. Le diplomate devrait rencontrer la famille du chercheur dans la matinée du 22 juillet 2019, selon le site d'informations. 

"Nous attendons le rapport de l’ambassade. Mais retenez déjà que nous allons exiger que justice soit rendue dans cette affaire", a confié pour sa part à Africaguinée le ministre guinéen des Affaires étrangères Mamadi Touré.

Appel au calme

En Guinée, des manifestations seraient prévues à Conakry. Une initiative à laquelle s'oppose le président des Guinéens de Normandie, Aly Therian, rapporte le site Guinée Réalité. Il a demandé "aux jeunes qui veulent manifester demain (22 juillet 2019) au niveau de Conakry de surseoir à toute protestation" et de ne pas (transformer) leur manifestation en une agression vers n’importe quel pays".

Notamment "les ambassades d’Algérie ou de n’importe quel pays, parce que personne ne sait encore si l’agresseur est Algérien, Marocain ou autre". Tout ce qu’on sait, poursuit Aly Therian, c’est qu’il est d’origine maghrébine, donc ce qui nous laisse le droit d’attendre encore la fin de l’enquête en cours pour connaître réellement l’identité de l’auteur de cette agression"

En France, "toute la Guinée est en larmes et a perdu un autre jeune talentueux", peut-on lire sur la page Facebook de l'Association des jeunes Guinéens de France qui a lancé une cagnotte en ligne pour soutenir la famille du défunt. "Nos collègues de l'Association des Guinéens de Rouen vont suivre l'évolution de la situation pour que nous puissions agir ensemble", précise le post.

C'est avec un coeur plein de tristesse que nous avons appris le décès de notre frère Mamoudou Barry sauvagement...

Publiée par Jeunes Guinéens de France sur Samedi 20 juillet 2019

Une enquête en cours

Les circonstances de la mort du juriste guinéen Mamoudou Barry restent encore à déterminer par l'enquête qui a été ouverte en France. Le communiqué publié le 20 juillet 2019 par Thinking Africa, institut de recherche et d’enseignement sur la paix en Afrique dont il était membre de l'équipe de recherche, indique qu'il a été "victime d’une agression verbale puis physique d’une extrême violence qui lui ont causé des lésions cérébrales et l’ont mis dans un coma profond dès la soirée du 19 juillet".

Sa mort est survenue le lendemain au CHU de Rouen où il a été transporté après l'altercation qui a eu lieu à Canteleu, une commune voisine. Le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a assuré dans un tweet que "tout est mis en oeuvre pour identifier et interpeller l'auteur de l'agression qui a coûté la vie" au chercheur guinéen. 

Selon un proche de la famille qui s'est confié à France 3 Normandie, les propos de l'agresseur de Mamoudou Barry étaient racistes et faisait à l'allusion à la finale de la Coupe d'Afrique des nations qui a opposé le Sénégal à l'Algérie dans la soirée du 19 juillet. "Vous les sales Noirs, on va vous niquer ce soir", aurait déclaré l'agresseur selon Kalil Aissata Kéita. 

D'après les informations du site Africaguinée, "la dépouille du défunt devrait être ramenée en Guinée".

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