Jeannette Bougrab "ne connaît pas d'islamisme modéré"
La secrétaire d’Etat à la Jeunesse, s’inquiète du succès des partis islamistes pendant le printemps arabe. Elle s'explique dans un entretien au quotidien Le Parisien à paraître samedi.
"Je ne connais pas d'islamisme modéré". C'est ce que déclare Jeannette Bougrab, secrétaire d'Etat à la Jeunesse, dans un entretien au Parisien à paraître samedi. "En tant que citoyenne, en tant que femme française d'origine arabe", elle y fait part de son inquiétude face à la montée des partis islamistes pendant le printemps arabe : "Moi, je ne soutiendrai jamais un parti islamiste. Jamais", martèle Jeanne Bougrab.
Elle estime que la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie, est "un vrai échec". Avec l'arrivée au pouvoir des islamistes au Maroc, elle se demande si le roi Mohammed VI va revenir sur les modifications qu'il avait apporté à la Moudawana , le Code de la famille, lors de son arrivée au pouvoir.
"Il n'y a pas de charia light"
Jeannette Bougrab, fille de harki, critique notamment ceux qui disent vouloir faire une constitution inspirée de la charia, la loi coranique. Selon elle "il n'y a pas de charia light". "L'Etat de droit se mesure notamment en fonction du degré ou du respect des droits des femmes et je n'accepte pas l'idée qu'on puisse fonder une Constitution sur la charia, système religieux fondamentalement inégalitaire", explique-t-elle. Et de trancher : "La démocratie n'est pas un supermarché où l'on pourrait prendre uniquement ce qui nous fait plaisir".
Faisant valoir sa formation de juriste, elle affirme que "le droit fondé sur la charia est nécessairement une restriction des droits et libertés, notamment de la liberté de conscience, car l'apostasie est interdite". Elle précise qu'"une femme musulmane ne peut pas se marier avec un non-musulman".
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