La Côte d'Ivoire boucle toutes ses frontières
“Les frontières aériennes, terrestres et maritimes du pays sont fermées à tout mouvement de biens et de personnes à compter de ce jour, 2 décembre 2010 20h et jusqu'à nouvel ordre”. C'est le porte-parole de l'armée, Babri Gogourou qui l'annoncé à la télévision ivoirienne dans la soirée.
_ Quelques instants plus tard, le pays a ordonné la suspension des chaînes d'info étrangères.
Voilà qui ne fait rien pour apaiser la tension qui règne dans le pays... Alassane Ouattara, vainqueur désigné par la commission électorale, a eu beau parler de paix lors de sa première intervention publique, il semble bien qu'on n'en prenne pas le chemin.
La commission électorale lui a accordé 54,1% des voix, mais le Conseil constitutionnel, piloté par un proche du président sortant, a refusé de valider l'élection. Pas pour une quelconque manipulation de chiffres, juste parce que le délai légal de proclamation des résultats a été dépassé.
Cela dit, la commission aurait bien aimé les divulguer, ces résultats, dès mardi soir, mais des membres de la commission pro-gbagbo se sont interposés physiquement, et ont déchiré les feuilles de résultats...
Le clan Gbagbo, lui, réclame toujours l'annulation des résultats dans quatre régions du Nord, le fief de Ouattara.
Dans ce contexte, le Conseil de sécurité des Nations-Unies ne peut qu'avertir les parties qu'il est prêt à prendre des “mesures appropriées” - synonymes de sanctions dans le langage diplomatique - contre quiconque bloquerait le processus électoral.
_ De leur côté, les Etats-Unis appellent au respect des résultats du scrutin. La France, elle, demande officiellement la fin rapide et “dans un climat apaisé” du processus électoral.
L'élection, différée depuis cinq ans, était supposée réunifier la Côte d'Ivoire, divisée depuis la tentative de coup d'Etat de 2002 contre Gbagbo et la brève guerre civile qui a suivi.
_ Au regard des violences commises entre les deux tours et de la profonde incertitude qui plane ce soir, elle semble avoir accentué la crise...
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