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La Côte d’Ivoire toujours dans l’impasse

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo reste retranché dans son bunker à Abidjan. _ Gbagbo résiste et la situation sécuritaire et humanitaire se dégrade rapidement, alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon l'exhorte à "céder le pouvoir" avant qu'il ne soit "trop tard".
Article rédigé par franceinfo
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Les soldats de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) encerclent les derniers défenseurs de Laurent Gbagbo à Abidjan, a indiqué la France ce soir après une semaine de combats visant à évincer du pouvoir le président sortant.
_ Les forces appuyant Alassane Ouattara, que la communauté
internationale reconnaît comme le président élu du pays, sont
engagées dans une offensive pour tenter de déloger Gbagbo, qui
refuse de céder le pouvoir malgré sa défaite entérinée par l'Onu
lors du scrutin présidentiel du 28 novembre dernier.

Après l'impasse politique et l'enlisement militaire, Abidjan est confrontée à l'urgence humanitaire.
Les combats livrés depuis une semaine pour le contrôle de la
ville ont terrifié les habitants qui peinent à trouver de l'eau
et de la nourriture. Les coupures de courant sont fréquentes et
les hôpitaux croulent sous les blessés.

La France est en pointe dans les négociations qui visent à persuader Gbagbo de céder le pouvoir à Ouattara pour mettre fin à la crise qui dure depuis le scrutin présidentiel de novembre.
La chute de Gbagbo “interviendra inévitablement dans (...) je ne vais pas dire les heures ou les jours qui viennent, je suis prudent”, a déclaré Alain Juppé aujourd’hui.
Touré Moussa, commandant des forces de Ouattara, a dit que
des pourparlers continuaient avec le camp de Gbagbo, mais Juppé a paru minimiser la chose en soulignant que le blocage durait depuis quatre mois et que l'on avait consacré beaucoup de temps aux efforts de médiation. Gbagbo a réaffirmé hier qu'il n'avait pas l'intention de céder son poste à Ouattara.
Selon des analystes, les forces de Ouattara risquent de peiner face aux défenseurs du président sortant si elles ne sont pas épaulées par les troupes de la France et de l'Onu. Mais pour Martin Roberts, expert auprès du groupe IHS Global Insight, une trop grande dépendance de Ouattara envers les Occidentaux pourrait valoir “une crise de légitimité au nouveau régime”.

Replié dans son bunker avec ses proches, Laurent Gbagbo dispose encore d'“un petit millier” d'hommes à Abidjan dont environ 200 à sa résidence, selon le ministre français de la Défense, Gérard Longuet.
“Sur Abidjan, l'Onuci a environ 2.250 hommes, sur un effectif total en Côte d'Ivoire de 10.000. La France a porté ses effectifs Licorne à 1.700, les groupes tactiques du président Ouattara représentent environ 2.000 hommes”, a-t-il ajouté.

_ Près de 1.100 étrangers, dont de nombreux Français, ont quitté Abidjan depuis dimanche, pour être acheminés vers Dakar, Lomé ou Accra. Hier soir, 1.548 ressortissants étrangers étaient sous protection française à la base de Licorne à Port-Bouët, à Abidjan, près de l'aéroport international.
Les opérations de regroupement des Français, entamées lundi matin, se poursuivent mais de nombreux Français, notamment ceux habitant dans le nord de la ville, se sentaient isolés, demandant en vain une exfiltration.

_ Les affrontements à l'arme lourde dans Abidjan ont fait, selon l'ONU, des dizaines de morts et la situation humanitaire est devenue “absolument dramatique”, la plupart des hôpitaux ne fonctionnant plus.

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