La tension monte à Tripoli
Les rares témoignages en provenance de la capitale sont concordants : le discours du fils du numéro un libyen, Seïf Al-Islam hier soir n'a pas calmé les esprits. Au contraire, le mouvement de contestation contre le pouvoir de Mouammar Kadhafi gagne la principale ville du pays, Tripoli. Un bâtiment du gouvernement libyen est la proie des flammes aujourd'hui. "Je vois la Salle du peuple en feu. Des pompiers essaient d'éteindre l'incendie", précise un correspondant de l'agence de presse Reuters présent sur place.
Dans la nuit, des tirs nourris ont été entendus dans plusieurs quartiers de la capitale et des affrontements entre opposants et sympathisants du numéro un libyen ont notamment eu lieu sur la Place verte de Tripoli. Le siège d'une télévision et d'une radio publiques ont été saccagés par des manifestants et des postes de polices et des locaux des comités révolutionnaires ont été incendiés.
Le pouvoir en place parle de 84 victimes suite aux affrontements dans le pays. Mais l'organisation internationale de défense des droits de l'homme Human Right Watch fait état de 233 morts en trois jours, de jeudi à samedi, principalement à Benghazi, la deuxième ville du pays et épicentre de la révolte populaire libyenne. Une situation qui inquiète la communauté internationale. Une trentaine de Français qui travaillaient à l'hôpital de Benghazi ont été rapatriés vers la capitale.
Les Européens ont condamné avec fermeté la répression sanglante des manifestations. "Nous appelons à la retenue, nous exhortons à mettre fin aux violences et à dialoguer", a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Le Portugal a envoyé un avion en Libye pour évacuer des ressortissants européens et portugais.
Caroline Caldier, avec agences
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