La xénophobie déchire à nouveau l'Afrique du Sud

Depuis trois semaines, l'Afrique du Sud vit des moments sombres. Les grandes villes sont en état de siège, comme aux pires heures de l'apartheid. Les immigrés sont la cible d'une partie de la population qui considère qu'ils leur volent leur travail.

Des pillages et des règlements de comptes ont eu lieu. On compte déjà six morts dans cette nation où le taux de chômage avoisine les 40% dans certains ghettos. "Nous en avons assez. Ils doivent partir. On a détruit leurs ateliers, brûlé leurs pneus. Ils peuvent voir que nous ne voulons pas d'eux", clame un Sud-Africain à la caméra de France 3.

"Je n'ai volé personne !"

Il règne comme un climat de guerre civile. Certains immigrés veulent en découdre. "J'ai rapatrié mon argent dans ce pays pour investir. Je n'ai volé personne !", lance un Nigérian. D'autres se sont réfugiés dans des clans et envisagent de s'en aller. "Mieux vaut partir et survivre que rester ici et être tué", confie un réfugié malawite.

Vendredi 17 avril, une manifestation contre la xénophobie a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Jacob Zuma, le président sud-africain, a lancé un message d'apaisement. En 2008, déjà, une flambée de haine contre les immigrés avait fait 62 morts.