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L’Afrique, continent le plus dangereux pour les missions humanitaires

En 2017, six Etats africains figuraient parmi les 10 pays les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires, selon un rapport (Aide Worker Security Report). Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, figure à la première place du classement. Mais rien ne dit que l’accord de paix, signé début août 2018 entre les factions locales, permettra d’y ramener le calme et la sécurité…
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
A l'hôpital public d'Aweil, près de Bahr el Ghazal (nord du Soudan du Sud), le 2 juin 2012   (REUTERS/Adriane Ohanesian )

Deux tiers des attaques recensés en 2017 dans le classement du Aide Worker Security Report (établi depuis 2005 par Humanitarian Outcomes) se sont produites dans quatre pays : 46 au Soudan du Sud, 31 en Syrie, 15 en Afghanistan, 14 en Centrafrique. Ce pays «a vu un triplement des attaques contre les travailleurs humanitaires depuis la recrudescence des combats en mai 2017», constate le document. «La Centrafrique est devenue le pays malade» de l’Afrique centrale, précisait en octobre 2017 à Géopolis Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales.

Selon les chiffres du rapport, six Etats africains figurent parmi les 10 pays les plus risqués pour les missions humanitaires. Outre le Soudan du Sud et la RCA, on trouve, le Nigeria (huit attaques), la Somalie et le Mali (sept attaques dans chacun des deux Etats) et la République démocratique du Congo (trois attaques).

D’une manière générale, «en 2017, 158 actes de violence majeurs contre des opérations humanitaires se sont produits dans 22 pays, touchant 313 travailleurs humanitaires», observe le rapport. Parmi eux, 139 ont été tués, 102 blessés et 72 kidnappés. Ces personnels sont amenés à travailler dans les endroits les plus difficiles à atteindre, potentiellement les plus dangereux.  

Tactique
Entre décembre 2013 et décembre 2017, 100 travailleurs humanitaires ont été tués (souvent par armes à feu)  au Soudan du Sud. Nombre des victimes sont elles-mêmes originaires de ce pays. En 2017, on a constaté une augmentation des enlèvements. Ce qui «suggère une tendance chez les groupes armés à utiliser cette tactique (des rapts, NDLR) pour prendre le contrôle des opérations» d’aide aux populations locales. Le 5 août 2018, un accord de paix a été signé entre les deux factions qui se font la guerre. «Cette nouvelle tentative sera-t-elle plus durable que les précédentes ?», se demandait Géopolis le 10 août. Aujourd’hui, l’espoir de retour à la paix reste ténu… 

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