Les contestations au Maghreb et au Moyen-Orient (diaporama)

Contestations au Marghreb et Moyen Orientpar FranceInfo

• LIBYE : Au 7ème jour de sa mission, la coalition internationale continue à accentuer sa pression militaire sur les forces du colonel Mouammar Kadhafi. Mais elle commence tout de même à chercher une issue politique à une opération militaire qui pourrait durer encore des “semaines”, selon Paris.
  Des bombardements aériens ont visé cet après-midi les positions des forces pro-Kadhafi à Adjabiya, ville clé de l'Est libyen aux mains des loyalistes.
  Assurant que l'espace aérien était “sous contrôle”, le chef d'état-major français Edouard Guillaud a précisé sur France Info ce matin qu'il “pensait” que les opérations alliées se prolongeraient pendant des “semaines ”.
  Dans cet objectif, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé que la France et la Grande-Bretagne préparaient une initiative commune à l'approche du sommet de Londres de mardi.
  L'Union africaine (UA) tente aussi de trouver une solution négociée : une réunion avait lieu à son siège à Addis-Abeba, avec une importante délégation libyenne, mais pas de représentants de la rébellion.
  _ Concernant la conduite des opérations, les pays de l'Otan ont conclu hier un compromis laborieux : ils vont prendre dans l'immédiat le relais de la coalition pour la zone d'exclusion aérienne mais pas tout de suite les frappes au sol. Des négociations doivent se poursuivre dimanche.

  _ Selon le ministère de la Santé, au moins 114 personnes ont été tuées et 445 blessées de dimanche à mercredi par les raids de la coalition internationale sur la Libye.

• YEMEN : Le président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh, s'est montré combatif aujourd’hui devant une foule de partisans à Sanaa, où des opposants à son régime étaient également rassemblés, se disant “prêt” à “résister” après l'échec de tractations avec le général dissident Mohsen Ali al-Ahmar.
  Des unités de l'armée, déployées en force dans la capitale yéménite, ont dû tirer en l'air pour empêcher des manifestants pro-Saleh de s'approcher d'une foule de protestataires anti-régime réunis sur la place de l'Université, siège d'un sit-in permanent depuis plus d'un mois.
  Dans son discours, le chef de l'Etat en fonction depuis 32 ans, a assuré qu'il n'était pas disposé à céder le pouvoir à une “minorité” et à des opposants qu'il a qualifiés “d'aventuriers et de comploteurs”.
  _ Des tractations entre le président Saleh, de plus en plus isolé, et l'homme fort de l'armée, le général dissident Mohsen Ali al-Ahmar, ont “échoué”, selon des sources proches des deux parties.

• SYRIE : Plusieurs manifestants ont été tués aujourd’hui au cours de protestations. Elles se sont étendues à plusieurs villes, malgré l'annonce par les autorités de mesures sans précédent pour calmer la colère des manifestants.
  _ Les manifestations ont touché notamment Deraa, foyer de la contestation où plus de cent personnes ont été tuées depuis le 18 mars, Sanamein, Daael (sud), Damas, la capitale, Banias et Hama.
  Les autorités syriennes ont annoncé hier qu'elles envisageaient
  l'annulation de l'état d'urgence, ont promis des mesures anti-corruption, annoncé des libérations ainsi qu'une augmentation de 30% des salaires des fonctionnaires.

• JORDANIE : A Amman, de violents heurts ont opposé des manifestants réclamant des réformes à des partisans du régime du roi Abdallah et aux forces de l'ordre, faisant un mort et plus de 130 blessés, selon des sources médicales.
  Il s'agit du premier affrontement entre les forces de l'ordre et les
  manifestants et du premier décès depuis le déclenchement du mouvement de contestation il y a trois mois en Jordanie.
  La gendarmerie a démonté un camp installé par les contestataires dans le centre de la capitale depuis hier pour réclamer des réformes.

  Mikaël Roparz, avec agences