Les islamistes somaliens disent avoir décidé d'exécuter l'otage français Denis Allex
Paris le considère comme mort depuis l'échec, samedi, d'une opération de sauvetage.
Les insurgés islamistes somaliens shebab ont déclaré, mercredi 16 janvier dans un communiqué, avoir "décidé unanimement d'exécuter" l'otage français Denis Allex, probablement un pseudonyme, qu'ils détiennent en Somalie depuis 2009.
Les autorités françaises considèrent, elles, que Denis Allex a vraisemblablement été exécuté par ses geôliers durant le raid français, dans la nuit de vendredi à samedi. François Hollande a eu l'occasion de le redire mercredi lors de ses vœux à la presse, évoquant l'"assassinat" de l'otage, peu après les déclarations des shebab.
Les shebab donnent leur version
"Il a été condamné et ce verdict ne sera pas modifié. Pour les shebab, cet homme doit mourir", a déclaré sans autre détail un responsable shebab interrogé par l'AFP au téléphone. "Vu la persécution croissante par la France des musulmans à travers le monde, sa politique d'oppression de l'islam sur son sol [et] les opérations militaires françaises dans la guerre contre la charia en Afghanistan et plus récemment au Mali (…), les shebab ont décidé à l'unanimité d'exécuter l'agent français de renseignement Denis Allex", précise le communiqué publié sur le net.
"Avec sa tentative de sauvetage, la France a volontairement signé l'arrêt de mort d'Allex", poursuivent les shebab, assurant que celui-ci était "encore en vie et à l'abri", samedi après l'opération commando ayant échoué à le libérer. Ils n'ont pourtant fourni aucune preuve de vie de l'otage jusqu'ici.
Paris dénonce une "manipulation médiatique"
"Nous soupçonnons les shebab somaliens de pratiquer de la manipulation médiatique", a réagi Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées, sur Europe 1.
La veille, les shebab avaient publié les photos du corps présumé du "chef" du commando français ayant échoué à libérer Denis Allex. Interrogé par francetv info, François-Bernard Huyghe, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), estime que "tout a été mis en scène". Pour lui, les insurgés islamistes "veulent montrer leur prise" et "humilier symboliquement l’adversaire, montrer qu'ils sont mieux entraînés que les Français et qu'ils peuvent se protéger".
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