Libye : la coalition se met en place
Les Français sont en première ligne depuis le début pour obtenir le vote de la résolution autorisant une intervention en Libye. Ils “participeront” aux raids, qui devraient intervenir “rapidement”, “dans quelques heures”, a déclaré ce matin le porte-parole du gouvernement français François Baroin.
Il n'a pas précisé “quand, comment, sur quelles cibles, sous quelles formes”, auraient lieu les opérations.
La participation dès le début aux raids des Britanniques et des Américains est également à prévoir. La base italienne de Sigonella, en Sicile (sud), devrait être mise à contribution par ces deux pays, les Français eux pouvant utiliser leur base de Solenzara, en Corse du sud.
Londres va déployer des avions Tornado et Typhoon.
La France pourrait faire appareiller son porte-avions Charles de Gaulle. Il est actuellement à Toulon.
Au large de la Libye croise déjà la frégate française Forbin.
Cette frégate de défense aérienne, la plus performante de la Marine nationale est équipée d’un radar capable de détecter tout ce qui se passe autour de lui sur une portée de 400 km.
_ Le Forbin dispose également de 32 missiles sol-air Aster 30 et de 16 missiles Aster 15 de plus courte portée. Elle peut détruire des cibles à plusieurs centaines de kilomètres.
D'autres pays de l'Alliance atlantique comme le Canada et la Belgique, ont à titre individuel fait part de leur intention de se joindre à la coalition. Ces pays vont apporter des avions de transport, chasseurs-bombardiers F-16 ou F-18 et navires chasseurs de mines, pour participer aux raids ou soutenir une opération humanitaire.
Six CF-18 canadiens devraient être sur place dès aujourd’hui pour contribuer à la zone d'interdiction de vol dans l'espace aérien libyen.
_ Le Danemark et la Norvège, doivent cependant encore obtenir
l'aval de leur Parlement ou formaliser la décision, avant de pouvoir concrétiser leurs engagements.
_ Quoi qu'il arrive les Etats-Unis (avec 34 Awacs), la Grande-Bretagne (7) et la France (4) possèdent assez d'avions-radars pour mener l'opération sans avoir besoin des 17 appartenant en propre à l'Otan et basés en Allemagne.
Face à l'armada occidentale, la Libye ne peut opposer qu'une vingtaine au plus de vieux chasseurs soviétiques ou français pleinement opérationnels avec des pilotes entraînés.
La question qui reste encore en suspens est de savoir s'il faut dès le début de l'opération, frapper préventivement les batteries sol-air libyennes.
Le dispositif final dépend beaucoup de ce que l'on veut contrôler en Libye, un pays d'environ 1,7 million de km2.
On peut estimer que surveiller une bande de 100 km de profondeur sur la côte libyenne suffirait car 85% de la population libyenne s'y concentre.
_ La suite logique de la séquence actuelle devrait être l'organisation à Paris, demain, d'un sommet Union européenne-Ligue arabe-Union africaine annoncé par le président français aujourd'hui lors d'un Conseil européen extraordinaire sur la Libye.
Mikaël Roparz
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