Libye : Sarkozy et Cameron terminent leur visite par un bain de foule
Il s'est posé en terrain conquis. A sa descente de l'avion, Nicolas Sarkozy s'est dit "très ému" d'arriver dans une Libye "libérée de ses chaînes", pour y porter un message de "pardon et de réconciliation".
Le président français, accompagné d'Alain Juppé, a ensuite rejoint David Cameron, Premier ministre britannique, également accompagné de son ministre des Affaires étrangères. Ensemble, ils ont d'abord visité un hôpital de Tripoli, pendant une heure environ, où ils se sont entretenus avec des médecins et des patients, victimes des forces pro-Kadhafi.
_ L'essayiste français Bernard-Henri Lévy, défenseur de la rébellion libyenne, attendait les deux visiteurs à l'entrée de l'hôpital.
Les deux dirigeants se sont ensuite rendu en hélicoptère dans un hôtel du bord de mer, où ils se sont entretenus avec les membres du Conseil national de transition (CNT), avant de tenir une conférence de presse.
"L'engagement au coté du peuple libyen n'est pas terminé. Tant que la paix sera menacée, la France restera à vos côtés", a déclaré Nicolas Sarkozy, répétant que "monsieur Kadhafi doit être arrêté", il est un "danger", "il y a un travail a terminer", a-t-il ajouté. Il a également demandé aux Libyens de "regarder l'avenir ensemble", "pas de vengeance, pas de règlement de compte".
Le président français a appelé tous les pays "ayant sur leur sol des personnes recherchées" à travailler avec les instances internationales. En ligne de mire : le Niger voisin, où plusieurs proches de Mouammar Kadhafi, dont l'un de ses fils, Saadi Kadhafi, se sont réfugiés. "Le président du CNT nous a demandé d'intervenir (auprès du Niger)", a dit le président français, "cela sera fait demain vendredi."
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy et le CNT ont démenti tout accord sur le pétrole. Le 1er septembre, le quotidien Libération avait publié une
lettre attribuée au CNT promettant à la France 35% du pétrole
brut libyen en échange de son soutien à l'insurrection. "Nous avons fait ce que nous avons eu à faire parce que nous pensions que c'était juste (...). Ce que décidera le gouvernement (libyen) sera bien et s'il veut faire confiance à nos entreprises, nous en serons très heureux", a déclaré Nicolas Sarkozy.
David Cameron, le premier ministre britannique a également pris la parole pour saluer ces "combattants courageux qui ont permis de faire tomber la dictature terrible de Kadhafi". Il a aussi promis l'aide de la Grande-Bretagne pour retrouver le dirigeant libyen.
Enfin, la France et la Grande-Bretagne ont annoncé qu'elles allaient soumettre demain vendredi au Conseil de sécurité de l'Onu une résolution pour le dégel d'avoir libyens supplémentaires.
Bain de foule à Benghazi
Les dirigeants français et britanniques se sont ensuite rendus à Benghazi, le fief des insurgés, d'où était partie la contestation qui a finalement fait tomber le régime. Ils sont arrivés en "héros", puisque les deux pays ont été les premiers à s'engager pour la rébellion.
Nicolas Sarkozy et David Cameron sont restés quelques minutes place Tahrir, rebaptisée "place de la Liberté". "Nous croyons dans la Libye unie, pas dans la Libye divisée", a crié Nicolas Sarkozy à la foule agitant des drapeaux français et britanniques. "C'est extraordinaire de se retrouver dans une Libye libre", a ajouté David Cameron.
Reste à savoir si Mouammar Kadhafi a assisté à toute cette agitation depuis sa cachette, le guide libyen étant toujours introuvable.
Clara Beaudoux, avec agences
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