De Tripoli à Tobrouk, la journée marathon de Jean-Yves Le Drian pour consolider l'accord de Paris sur la Libye
Le ministre des Affaires étrangères a rencontré toutes les parties du conflit libyen, lundi, en Libye, pour qu'elles s'engagent à un cessez-le-feu et à la tenue d'élections.
Les notes de la fanfare sont approximatives, les uniformes des militaires souvent trop grands ou trop courts, mais pour le reste, rien ne manque au décorum : tapis rouge et revue des troupes, Jean-Yves Le Drian a été reçu comme un chef d'État à Benghazi, en Libye, lundi 4 septembre.
Un peu plus d’un mois après l’accord passé en France entre les deux gouvernements rivaux qui se partagent le contrôle du pays, le ministre des Affaires étrangères français est venu consolider cet accord et gagner des soutiens.
L'hôte de cette étape libyenne est le maréchal Haftar, qui contrôle tout l'est du pays. Mais, quelques heures plus tôt, dans l'ouest du pays, Jean-Yves Le Drian s'est entretenu avec l'autre protagoniste du conflit : le Premier ministre reconnu par la communauté internationale. Il a également rencontré des milices à Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, et Aguila Salah, le président du Parlement à Tobrouk, dans l'extrême est du pays.
Bref, le ministre français a vu ceux qui comptent en Libye pour que tous s'engagent à un cessez-le-feu et à la tenue d'élections malgré leurs intérêts contradictoires. Cette feuille de route a été actée fin juillet, près de Paris. Après sa visite marathon, Jean-Yves Le Drian est donc confiant.
La priorité est de retrouver les fondamentaux de l'État. J'ai pu constater aujourd'hui que, sur cette démarche, il y avait un accord de l'ensemble de mes interlocuteurs. Donc, je souhaite que ça dure.
Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangèresà franceinfo
"Il y a des élements positifs"
Celui qui va maintenant prendre le relais pour établir un calendrier précis est Ghassan Salamé, l'envoyé spécial des Nations Unies en Libye. Ce dernier veut croire à une progressive stabilisation du pays. "Il y a des éléments positifs qu'il ne faut pas nier, indique-t-il. J'ai visité sept villes, certaines plus d'une fois, en l'espace d'un mois. Des villes où aucun représentant des Nations Unies n'a mis les pieds depuis des années. Il y a encore moins d'un an, la Libye produisait à peine 300 000 barils par jour. Elle en est aujourd'hui à 1,1 million, c'est-à-dire qu'elle a plus que triplé. C'est un très bon signe aussi."
Donc, il y a des éléments qui poussent à un certain optimisme. On ne part pas de rien.
Ghassan Salamé, envoyé spécial des Nations Unies en Libyeà franceinfo
Si tout se passe comme prévu, la prochaine étape est la tenue des élections d'ici l'été prochain.
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