LA PHOTO. En Libye, la pêche à la dynamite plus rentable mais plus nuisible
La pêche à l'explosif en Libye s'est intensifiée depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011. La «gélatine», mot qui désigne la matière explosive, détruit tout sur son passage: les récifs et la faune marine. Cette pratique provoque aussi la mort de dizaines de personnes chaque année mais peu de médias en parlent. Une fatwa l'interdisant depuis cinq ans est restée lettre morte.
Le 4 août 2018, à Qarabuli en Libye. Les riverains de ce port, situé à 60 km à l'est de la capitale Tripoli, sont habitués au bruit des déflagrations en mer qui les réveillent tôt le matin. Ce procédé de pêche est «interdit» par la loi. Une fatwa émanant du cheikh Sadek al-Ghariani, qui se pose comme la plus haute autorité religieuse de Libye, indique que puisqu'«il porte préjudice à l'environnement et à l'homme, il ne faut plus y recourir». Mais personne ne s'en prépoccupe ni ne se soucie des chalutiers qui râclent le fond des mers, déplore une scientifique libyenne sous le couvert de l'anonymat. L'insécurité, qui a provoqué le départ de travailleurs égyptiens et tunisiens pratiquant une pêche traditionnelle, a aggravé la situation. La Libye dispose d'un littoral inexploité d'environ 1.770 kilomètres. Les revenus de la pêche arrivent loin derrière les recettes pétrolières dont dépend quasi exclusivement l'économie nationale.
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