Libye : "À plusieurs reprises, le maréchal Haftar a renoncé aux accords de paix"
Un sommet international se tient dimanche en Allemagne pour tenter de pacifier la Libye.
Les dirigeants (dont Emmanuel Macron) des principaux pays impliqués dans le conflit qui déchire la Libye se réunissent dimanche 19 janvier à Berlin pour tenter de relancer le processus de paix. Brahim Oumansour, consultant en stratégie internationale, chercheur associé à l’Iris (institut des relations internationales et stratégiques), spécialiste du Maghreb, a rappelé sur franceinfo que des conventions se sont déjà tenues à propos de la Libye, mais "les accords de paix ne sont pas respectés sur le terrain". Le pays est miné par une guerre fratricide depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
franceinfo : Que veulent exactement faire les dirigeants réunis dimanche ?
Brahim Oumansour : La volonté de l'Union européenne est de consolider le cessez-le-feu qui est fragile, il faut faire respecter l'embargo sur les armes décrété par l'ONU, mais cela risque d'être entravé par les ambitions des deux acteurs nationaux. À plusieurs reprises, le maréchal Haftar a renoncé aux accords de paix signés, notamment de par son offensive sur Tripoli. Cela crée une surenchère de la violence qui est exacerbée par les acteurs internationaux qui interfèrent.
Le sommet va-t-il aboutir à quelque chose ?
On est un peu trop ambitieux par rapport à cette conférence. Avant cela, il y a eu la conférence de Palerme et l'accord de Paris. Les deux se sont terminées par des accords de paix qui ne sont pas respectés sur le terrain. On a des accords, mais sur le terrain, les acteurs qui les signent ne suivent pas le processus de paix jusqu’au bout, notamment parce qu'il y a des intérêts opposés.
Tripoli accuse la France de soutenir le maréchal Haftar. Est-ce fondé ?
Cela crée une ambiguïté parce que sur le terrain, il joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. La coopération entre les ministres d'Haftar et l'Otan, la France notamment, s'inscrit dans la lutte contre le terrorisme. Sa promotion en tant qu'acteur politique a entravé le processus de paix du moment. Il refuse de reconnaître le gouvernement d'entente national (GNA) reconnu par l'ONU comme seul interlocuteur.
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