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Libye: la garde présidentielle, première force régulière depuis la crise de 2011
Un embryon de force régulière est en train de voir le jour en Libye avec la garde présidentielle dont la mission est d'assurer la protection des membres du gouvernement, des institutions publiques et des missions diplomatiques. Sur les 600 soldats de la première promotion, 500 sont déjà opérationnels. L'une de leur première tâche : veiller sur l'aéroport de Tripoli, libéré des milices.
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La garde présidentielle libyenne est en train de prendre forme. La mise en place de cette force régulière a été annoncée en 2016 et elle constitue la première tentative du Gouvernement d'union nationale (GNA), avec l'appui de la communauté internationale, pour réorganiser les forces armées de la Libye, déstabilisée par des crises à répétition et livrée aux milices depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011.
«Six ans après la révolution, le gouvernement libyen rencontre beaucoup de difficultés pour créer une armée nationale et pour mettre sur pied une force de police efficace, confiait le général Najmi al-Nakoua en charge de la formation de la garde à Libération en février 2017. Or à Tripoli, par exemple, les vols, les kidnappings, les règlements de compte sont devenus insupportables. La création d’une garde présidentielle était devenue une nécessité. Le Conseil présidentiel l’a formalisé par un décret, il y a cinq mois. Il s’agit d’une force régulière, une police militaire, similaire à la gendarmerie en France, ou à ce qui se fait dans beaucoup d’autres pays à travers le monde. La Libye en a un besoin urgent.»
Noyau dur
Cette première force régulière a pour mission de protéger les membres du gouvernement, les institutions publiques et les missions diplomatiques. Censée former le noyau dur des futures armée et police libyennes, elle devrait compter sept brigades. La première promotion compte quelque 600 futurs soldats et officiers répartis sur trois centres de formation à Ghariane, Tripoli et Misrata (ouest), explique le colonel Salah al-Triki, porte-parole de cette garde.
«Cette formation de base (qui sera suivie d'une spécialisation) marque notre passage de la vie civile à la vie militaire», explique Issam Abou Ghnima, un des soldats de la première promotion de la garde présidentielle en cours de formation à Ghariane. Ce jeune de 28 ans, marié à deux femmes, dit avoir perdu deux enfants pendant la révolte populaire de 2011. Il a décidé d'intégrer cette force pour «en finir avec les milices qui ont détruit le pays».
Pour l'heure, 500 combattants sont opérationnels et pourraient notamment être affectés à la protection de l'aéroport international de Tripoli. Le GNA a récemment repris le contrôle de cet aéroport détruit par les violences en 2014, après en avoir chassé des milices rivales.
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