Madagascar : quatre hommes condamnés aux travaux forcés à perpétuité pour le lynchage de deux Français et un Malgache
Un touriste français, un résident franco-italien et un Malgache avaient été frappés à coups de rondins avant d'être brûlés sur une île touristique de Madagascar en 2013.
Ils étaient 37 à comparaître. Quatre hommes ont finalement été condamnés, vendredi 9 octobre, aux travaux forcés à perpétuité pour le lynchage de deux Européens et d'un Malgache. Vingt-cinq accusés ont été libérés "au bénéfice du doute" et un a été formellement acquitté.
Un touriste français, Sébastien Judalet, et un résident franco-italien, Roberto Gianfalla, avaient été frappés à coups de rondins avant d'être brûlés sur une île touristique de Madagascar en 2013. Une foule déchaînée les accusait d'avoir tué un enfant et les soupçonnait de pratiques pédophiles. Le troisième homme, l'oncle malgache du garçonnet, avait subi le même sort quelques heures plus tard.
Un des condamnés reconnaît sa participation
Jeudi, l'avocat général a requis une peine maximale de travaux forcés à perpétuité contre 12 des personnes poursuivies pour séquestration et lynchage. Il s'en est remis "à la sagesse de la cour" pour les 25 autres accusés, y compris les deux gendarmes poursuivis pour non assistance à personne en danger. L'un des deux gendarmes a été libéré au bénéfice du doute, l'autre a écopé de six mois avec sursis.
Lors du procès, la plupart des accusés ont nié toute implication. L'un des quatre condamnés à perpétuité, identifié sur une photo lors du lynchage, a cependant reconnu jeudi avoir "fait partie de ceux qui ont incendié le corps des 'vazahas'", les Occidentaux en malgache. Les inculpés pour assassinat encouraient la peine de mort, qui n'est plus appliquée à Madagascar et est commuée de fait en travaux forcés à vie.
Le touriste français lavé de tout soupçon pédophile
Le procès a été marqué par le visionnage de plusieurs vidéos montrant le drame. On y voit Sébastien Judalet, un pneu au niveau des hanches, sur une plage. L'homme est jeté à terre puis frappé huit fois à coups de rondin sur la tête. Au dernier coup qu'il assène, son bourreau lance : "Adieu la terre."
Aucun élément ne permet pour l'heure d'accréditer les soupçons de pédophilie et de meurtre d'un enfant par les victimes. Sébastien Judalet a été lavé de tout soupçon pédophile par la police française. Le meurtre de l'enfant n'a jamais été élucidé et personne n'a été poursuivi à ce jour dans cette affaire.
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