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Comment le PAM suit à distance les impacts du Covid-19 sur la sécurité alimentaire à Madagascar

Le Programme alimentaire mondial, prix Nobel de la paix 2020, est très actif en Afrique où il fournit une aide d'urgence dans des zones sinistrées. 

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Distribution de repas gratuits à des enfants vulnérables d'Antananarivo, la capitale de Madagascar. (GODONG / BSIP)

Le Programme alimentaire mondial (PAM)prix Nobel de la Paix 2020, a mis en place fin septembre un outil innovant, le mVAM, révélant les impacts du Covid-19 sur la sécurité alimentaire des ménages, leurs moyens de subsistance et leur accès aux services de santé et aux marchés.

Surveillance à distance

C'est simple comme un coup de fil. Pour suivre la situation alimentaire en période de Covid et d'isolement, le PAM contacte directement par téléphone les familles vulnérables. Comment vont-elles ? Ont-elles assez à manger ? De quoi manquent-elles ? Toutes les informations recueillies sont couplées avec un tableau de bord et une carte interactive permettant d’évaluer la situation en temps réel. Ce suivi est rendu possible grâce au projet Mobile Vulnerability Assessment and Mapping (mVAM) mis en place dès 2013. Au départ, son but était d’avoir des informations sur la sécurité alimentaire dans des zones difficiles d'accès sans mettre en danger le personnel de l'agence onusienne.

Le PAM utilise les nouvelles technologies pour renforcer ses interventions dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et mieux venir en aide aux communautés les plus sévèrement touchées

Moumini Ouedraogo, représentant du PAM à Madagascar

Le système de collecte, puis d'exploitation, d'informations est opérationnel à Madagascar depuis juin dernier. En trois mois, plus de 3 700 appels téléphoniques ont été réalisés en milieu urbain et rural. Les premiers résultats ont démontré qu’au niveau national, plus de 30% des ménages ont une consommation alimentaire inadéquate, c’est-à-dire pauvre ou limite. Plus de 40% ont recours à des stratégies de survie en vendant leurs biens ou en retirant les enfants de l'école.

Avec les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire, l’insécurité alimentaire prend une ampleur de plus en plus grave et les besoins d’assistance des ménages atteignent un niveau critique.

Moumini Ouedraogo, représentant du PAM à Madagascar

La peur d'une "pénurie de nourriture" 

Dans les régions les plus affectées par le Covid-19, 64% des ménages interrogés ont déclaré avoir subi d'importantes répercussions négatives sur leurs revenus en raison du virus qui semble toucher plus particulièrement les ménages dont les revenus proviennent principalement d’activités journalières comme le commerce, les transports ou la vente de services.

Quant aux régions du Sud, régulièrement touchées par les intempéries, elles sont, elles aussi, vulnérables à l’insécurité alimentaire. Et la "pénurie de nourriture", selon le PAM, est la principale préoccupation des familles.

Face à cette situation de crise, le Programme alimentaire mondial fournit une aide à travers des transferts en espèces aux familles et la distribution de tonnes de nourriture. Le PAM, très actif en Afrique, est entièrement financé par des dons, la plupart venant des Etats.

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