Attaques jihadistes : l'Allemagne renforce son contingent militaire au Mali
La situation sécuritaire au Sahel étant jugée "alarmante" par Berlin, l'armée allemande va maintenir et même renforcer sa présence au Mali.
Tel un mal incurable, le jihadisme a, depuis une vingtaine d'années, pris possession d'une bonne partie du Sahel. Dans ce contexte, l'armée allemande va prolonger d'un an et renforcer sa présence au Mali, régulièrement en proie à des attaques jihadistes, a annoncé Berlin le 6 mai 2020. La participation de la Bundeswehr à la mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM) a ainsi été prolongée jusqu'au 31 mai 2021, et son contingent va augmenter de 100 soldats pour arriver à un total de 450.
Par ailleurs, sa participation au sein de la mission Minusma, dirigée par l'ONU, a également été prolongée d'un an, mais sans effectif supplémentaire. Jusqu'à présent, 1 100 soldats allemands y sont déployés. Des perspectives qui doivent encore recevoir l'assentiment des parlementaires du Bundestag dans les semaines à venir. Plus de 50 pays participent actuellement à la mission de paix des Nations unies au sein de la Minusma, avec un total de près de 11 000 soldats et 1 100 policiers.
L'Allemagne ne combat pas, elle forme des soldats maliens
Berlin estime que la situation précaire du Sahel vaut bien sa présence dans la région. "Il y a le risque qu'un espace s'y développe dans lequel le terrorisme et le crime organisé se répandent, et cela peut déstabiliser toute l'Afrique de l'Ouest", a estimé la porte-parole du gouvernement allemand Ulrike Demmer, lors d'un point de presse. Jugeant "alarmante" la faible sécurité régnant au Mali, mais également dans d'autres Etats du Sahel comme le Niger et le Burkina Faso, elle a indiqué que les missions armées devaient lutter contre "les jihadistes et milices". L'armée allemande, qui ne participe pas aux combats, va poursuivre ses formations des soldats et forces de l'ordre maliens, a expliqué Mme Demmer.
La présence des soldats de la Bundeswehr au Mali renforce aussi la visibilité de l'opération Barkhane (ex-Serval) qui, depuis août 2014, est menée par l'armée française, avec l'aide des armées estonienne et britannique. Les effectifs de Barkhane sont récemment passés de 4 500 à 5 100 militaires. Une décision annoncée par Emmanuel Macron lors du sommet du G5-Sahel à Pau en janvier 2020. Façon de légitimer à nouveau l'action de la France au Mali, en dépit de l'hostilité de l'opinion publique malienne.
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