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L'Europe négocie avec le Mali un retour des déboutés du droit d'asile

Lutte contre l’immigration illégale en échange d’une coopération économique renforcée, c’est le sens des négociations en cours entre l’Union européenne et plusieurs pays africains. Pour Bruxelles, créer des perspectives d’emplois doit permette de réduire les départs de ceux qui risquent leur vie à travers le désert et la mer. Un premier accord a été signé avec le Mali, d'autres sont en discussion.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un migrant africain arrive sur le sol européen. (darrin Zammit Lupi / Reuters)

L'Union européenne esquisse une nouvelle politique de lutte contre l'immigration illégale. L'UE vient de signer un accord avec le Mali sur le retour des déboutés du droit d'asile. 

«Des fonctionnaires maliens se rendront dans les pays membres de l'UE pour aider à déterminer l'identité des migrants, afin d'accélérer leur retour», précise le communiqué du ministre néerlandais des Affaires étrangères qui a signé un accord pour l’Union européenne. Ce premier accord signé entre L’UE et un pays africain prévoit, en contrepartie, l’appui aux investissements de la diaspora malienne, des aides à la création d’emplois pour les jeunes dans les régions de départ et d’origine des migrants.

«S’attaquer aux causes profondes de l’immigration»
Une nouvelle politique européenne qui entend «s’attaquer aux causes profondes de l’immigration». Neuf projets d'un montant de 145,1 millions d'euros ont été adoptés en ce sens.

Cela passe aussi par «le renforcement des systèmes de registres d’état civil, la délivrance des cartes d’identité et passeports sécurisés et l’utilisation des passeports biométriques. La gestion des frontières et un meilleur contrôle du territoire, la protection des migrants en transit au Mali et la lutte contre la traite des êtres humains et les passeurs.»

«Cela va faciliter l’expulsion légale des Maliens sans papiers dans tous les pays de l’UE. Les fonctionnaires maliens vont identifier les sans-papiers en Europe pour faciliter leur expulsion», redoute Ousmane Diarra de l’Association malienne des Expulsés qui promet une mobilisation de la société civile contre l’accord signé.

Cet accord avec le Mali fait suite au sommet de La Valette, qui a réuni pays européens et africains en novembre 2015. Les dirigeants présents dans la capitale maltaise ont adopté une déclaration politique et un plan d’action visant à s’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements forcés. «Nous sommes aussi conscients que la migration est depuis toujours un enjeu économique. Mais lorsqu'elle est massive, illégale, sans issue et qu'elle met des vies en péril, nous devons la combattre. C'est dans l'intérêt des migrants et cela permet aussi de préserver un cadre approprié aux différentes formes de migration légale, qui est aussi possible», affirme le communiqué du sommet.

Deux milliards d'euros sur la table
Preuve de l’importance du sujet, l'UE a créé un fonds de 1,8 milliard d’euros pour des projets en faveur du développement économique et de l'emploi. Les projets approuvés à ce jour s'élèvent à 380 millions d'euros. Ils portent sur l'éducation et la formation, l'accès au numérique, l'accueil dans la région d'origine, la participation des jeunes aux affaires publiques, la promotion de l'entreprise, l'accès aux prêts pour les petites entreprises, la formation professionnelle et l'investissement dans le secteur agricole.

Des bourses seront accordées à des étudiants et à des diplômés pour poursuivre leurs études en Europe. Outre le Mali, l'UE négocie des accords avec l'Ethiopie, le Niger, le Nigeria et le Sénégal.

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