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Le plan secret du chef d'Aqmi pour contrôler le Nord-Mali

Un document exclusif publié par "Libération" et RFI révèle qu'Al-Qaïda au Maghreb islamique voulait une administration touareg, pour mieux la contrôler, avant l'intervention française au Nord-Mali.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une photo, publiée en mai 2012, d'Abdelmalek Droukdel, chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). (AL-ANDALUS / AFP)

Le chef d'Aqmi voulait, pendant que ses hommes contrôlaient en 2012 le Nord du Mali, instituer une administration de façade composée de Touareg, afin de tirer discrètement les ficelles. C'est ce que révèle la feuille de route pour le Mali signée par Abdelmalek Droukdel, le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), publiée dimanche 6 octobre par Libération et RFI. Ce document exclusif a été découvert en février 2013 à Tombouctou par deux journalistes de la radio et du quotidien, juste après la fuite des forces d'Aqmi, mises en déroute par l'armée française dans le cadre de l'opération Serval.

Cette lettre en six chapitres, rédigée en juillet 2012 et intitulée "Directives générales relatives au projet islamique jihadiste dans l'Azawad [un territoire désertique situé dans le nord du Mali]", suggère de ne pas faire apparaître Aqmi dans les instances gouvernant la région, afin de ne pas provoquer une réaction de la communauté internationale.

Gouverner avec "sagesse et douceur"

"L'intervention étrangère sera imminente et rapide si nous avons la main sur le gouvernement et si notre influence s'affirme clairement", écrit Abdelmalek Droukdel. "L'ennemi aura plus de difficulté à recourir à cette intervention si le gouvernement comprend la majorité de la population de l'Azawad, que dans le cas d'un gouvernement d'al-Qaïda ou de tendance salafiste jihadiste". Il suggère même de renoncer, dans un premier temps, à appliquer une version stricte de la charia afin de gagner les cœurs et les esprits des populations et suggère de gouverner "avec douceur et sagesse".

Ce document démontre, a contrario, le manque de contrôle de l'émir d'Aqmi sur certains éléments de la mouvance jihadiste au Sahel. Pendant les dix mois où ils ont contrôlé la région, les islamistes radicaux se sont mis à dos une majorité de la population locale, notamment en détruisant des mausolées et en appliquant une version rigoureuse de la charia.

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