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Mali : la Cédéao demande à la junte de revoir sa copie sur la transition

Le pouvoir doit être rendu aux civils, sans quoi les sanctions économiques à l'encontre du Mali ne seront pas levées.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, arrive au sommet de la Cédéao le 15 septembre 2020 à Peduase, au Ghana. (NIPAH DENNIS / AFP)

Elle devait entériner le choix des assises nationales maliennes sur le processus post coup d'Etat, espérait les militaires maliens. En fait, la Cédéao n'a rien lâché et a demandé à la junte de revoir sa copie. Mardi 15 septembre, le jeune chef des putschistes, le colonel Assimi Goïta, avait fait le déplacement à Peduase, dans l'est du Ghana, pour répondre à l'ultimatum posé par les dirigeants des pays d'Afrique de l'Ouest. La Cédéao exige le retour des civils au pouvoir pour lever les sanctions économiques contre le Mali.

Mais le colonel Goïta n'avait pas de nom à donner pour le poste de président de la période de transition. Il s'est contenté de présenter la feuille de route élaborée après les discussions entre l'opposition malienne et les militaires. Un document présenté comme un consensus par l'armée, mais déjà dénoncé par une partie des membres du M5, le mouvement qui a en partie contribué à la chute d'IBK.

Transition de 18 mois

Le document prévoit une transition de 18 mois. Le président, civil ou militaire, "serait flanqué d'un vice-président chargé des questions de défense et de sécurité, un poste volontiers considéré comme taillé sur mesure pour le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta", analyse l'AFP. Qui plus est, c'est la junte qui va former le comité chargé de désigner le futur président.

Pour la Cédéao, le compte n'y est pas. "Pour nous, la transition doit être dirigée par des civils", a déclaré à la presse l'actuel président de l'institution, le président ghanéen Nana Akufo-Addo. Pour autant, le dialogue n'est pas rompu et la Cédéao voit même des avancées.

Le colonel Goïta conforté ?

La question de la vice-présidence semble même réglée. Elle peut revenir à un militaire, s'il ne gère que les questions de Défense et de Sécurité, et si en aucun cas l'intérim lui revient en cas d'empêchement du président. "Ce vice-président ne pourra pas remplacer le président en cas de vacance. Ça c'est clair et net à notre niveau", a affirmé le président ghanéen.

Le siège semble donc avancé pour le colonel Goïta. L'envoyé spécial de la Cédéao, Goodluck Jonathan, est à nouveau attendu à Bamako la semaine prochaine. Le temps pour la junte de trouver un civil pour le poste de président.

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