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Avec "Outsiders/Insiders ?", le MACAAL présente à Marrakech les œuvres des artistes singuliers d'Essaouira
Publié le 15/04/2021 16:19
Mis à jour le 14/07/2021 15:51
Temps de lecture : 1min
Inclassables et hétéroclites, ces autodidactes ont créé une iconographie à la plasticité particulière.
Essaouira est une petite ville portuaire aux carrefours des civilisations arabe, juive, berbère et subsaharienne aux influences multiples dans lesquelles les artistes puisent leur inspiration. Avec "Outsiders/Insiders?", le MACAAL présente au public jusqu’au 14 novembre 2021 une sélection de leurs œuvres issue des collections de la Fundación Yannick y Ben Jakober / Museo Sa Bassa Blanca et de la Fondation Alliances .
"Outsiders/Insiders? " est dédiée à Frederic Damgaard, critique d'art, historien et créateur en 1988 de la première galerie d’art à Essaouira, qui a largement contribué à l'émergence et la promotion des artistes souiris.
Regraguia Benhila (1940-2009) est née à Douar Lamssassa, dans la commune rurale de Lahrarta. Elle est la première femme d’Essaouira à faire de la peinture. Comme autant de traces d’une vie onirique ancestrale, ses œuvres la rapprochent de l’univers de l’art brut. Abdelkader Mana, auteur de plusieurs livres sur le Sud marocain, Essaouira et la peinture contemporaine déclare : "Artiste autodidacte, ce n'est que tardivement, en 1988, qu'elle a commencé à produire ses premières esquisses si caractéristiques par leur univers labyrinthique et tourmenté aux thématiques extravagantes et aux couleurs chatoyantes où s'expriment son imaginaire, sa féminité et sa forte personnalité." Son travail a été présenté pour la première fois à la galerie Frederic Damgaard en 1989. (REGRAGUIA BENHILA)
Né en 1949 dans la région de Marrakech, Abdelkader Bentajar n’est pas originaire d’Essaouira. Mais l’artiste totalement séduit par cette ville de lumière suspendue entre ciel et terre épouse dans ses œuvres ses couleurs traditionnelles, le bleu et le blanc. Cité par "L’Observateur du Maroc & d’Afrique", il déclare à propos de son art : "La couleur bleue est la plus belle, car le ciel bleu est le seul ami et le compagnon fidèle des êtres du commencement jusqu’à la fin." (ABDELKADER BENTAJAR)
Né en 1971 dans une famille d’ouvriers, Abdelmalek Berhiss, qui a commencé la peinture très jeune, rejoint à 19 ans la galerie Damgaard. Ses œuvres puisent leurs racines dans les légendes ancestrales marocaines. "Grâce à un trait épuré et un pointillisme assidu, Berhiss l’autodidacte tire une poésie subtile des chimères et des monstres qui habitent son esprit et peuplent ses tableaux, harmonisant ce monde irréel avec des coutumes artistiques séculaires, telles les gravures rupestres de l’Atlas", précise "Libération Maroc". (ABDELMALEK BERHISS)
Regragui Bouslai est né en 1963. Conteur visuel poétique, l’artiste vient de la tradition des expressions orales. "Ses œuvres fantasmagoriques où s’imbriquent une multitude d’animaux ont une naïveté douce qui suggère que le monde qu’il peint est son Eden", déclare le MACAAL. (REGRAGUI BOUSLAI)
Ali Maimoun est un artiste plasticien né en 1956. Maçon de profession, il a d’abord commencé par la sculpture sur pierre avant de se mettre à la peinture. "Il puise ses thèmes dans les sujets du quotidien en y intégrant des figures issues des mythologies africaines et berbères. Il se fait ainsi témoin du patrimoine traditionnel avec ses coutumes et ses rites auxquels il apporte sa touche personnelle dans un art tribal, magique et onirique", indique la Galerie Mémoires Africaines. (ALI MAIMOUN)
Mohamed Tabal est un artiste autodidacte né en 1959. Couleur, rythme et mysticisme définissent sa peinture. L’artiste a été initié aux pratiques rituelles des Gnaouas, confrérie religieuse célèbre pour sa musique, inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco. Il est le premier peintre avoir investi l’univers gnaoua en adoptant vis-à-vis du support une attitude d’homme ‘possédé’. Sa démarche se veut un acte de régénération et de purification car, "quand je commence à travailler sous l’effet de la transe, je tiens le pinceau d’une main ferme, tandis que ma tête s’envole", déclare Mohamed Tabal. (MOHAMED TABAL)
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