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Le Maroc continue à démanteler de nombreuses cellules terroristes sur son sol

Malgré des services de renseignement particulièrement efficaces, le Maroc n’en a pas fini avec le terrorisme islamiste.

Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Arrestation d'un suspect dans la banlieue de Marrakech après l'assassinat de deux touristes scandinaves près du village d'Imlil, en décembre 2018. Les membres du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), ici en action, sont en charge de la lutte anti-terroriste.  (- / AFP)

La menace islamiste persiste au Maroc. Au moins une dizaine de cellules terroristes liées à Daech ont été démantelées depuis janvier 2019. La Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a encore annoncé, le 9 septembre 2019, l’arrestation de cinq personnes liées à Daech s'activant dans les villes de Berkane et Nador. L’enquête a permis de localiser une zone montagneuse dans la commune Dar al-Kabdani (province de Driouch), "où les membres de cette cellule menaient des expériences en matière de fabrication d’explosifs", précise un communiqué du ministère marocain de l'Intérieur.

Agés de 27 à 41 ans, ces sympathisants de Daech avaient programmé des actions terroristes ciblant des sites sensibles sur le sol marocain. Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur, "les membres de cette cellule voulaient rejoindre des camps d’une branche de Daech dans la région sahélo-saharienne." Si les jeunes Marocains ne partent plus pour la Syrie ou l'Irak, ils continuent de rejoindre le Mali, plus proche.

Le Sahel, nouveau terrain de jeu des terroristes marocains

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la DGST, avait déjà démantelé, en mai et en juillet 2019 à Tanger, deux cellules terroristes de cinq et huit personnes liées à Daech. Parmi les suspects, le frère d’un combattant revenant de la zone syro-irakienne. 

Coups de filet également à Béni Mellal, Fez, Safi, Taza, Errachidia, Tinghir et Inezgane.

Le 25 juin dans le commune de l'Ourika, près de Marrakech, outre la découverte de résidus de produits chimiques, ont été saisis du matériel utilisé pour la fabrication d'explosifs, des équipements électroniques, des jumelles et une importante somme d'argent.

De même le 13 avril 2019, une cellule terroriste dans le quartier populaire Hay Laayayda de Salé a été repérée. Les cinq suspects, trois chômeurs et deux ferrailleurs âgés de 22 à 28 ans, fréquentaient la même mosquée et organisaient des réunions quotidiennes pour préparer leur projet d’attentat.

Ces arrestations confirment la poursuite des menaces terroristes au Maroc, alimentées par le retour des combattants de Syrie et d’Irak. On estime qu’entre 1500 et 2500 jeunes Marocains se sont engagés dans le combat jihadiste de l’ancien "Etat islamique en Irak et au Levant". Le Maroc s’est par ailleurs engagé à rapatrier ses ressortissants de Syrie et d'Irak, à la demande pressante des Américains. 

Rapatriés dans leurs pays d'origine

Le ministre marocain de l'Intérieur affirmait en 2016 démanteler près d’une cellule terroriste chaque semaine. Réputée pour l'efficacité de son renseignement, qui met à contribution l'ensemble de la population, la police antiterroriste marocaine arrive à prévenir de nombreuses tentatives d'attentats. Le Maroc mène, selon les experts, l’une des politiques antiterroristes les plus efficaces du monde arabe, à l’aide d’une vaste coopération internationale, notamment avec les Américains.

Le lendemain des attentats de Paris du 13 novembre 2015, une information émanant des services de renseignement marocain a mis les enquêteurs français sur la piste d'Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats.

Mais le danger persiste. Il existe toujours un fort risque de déstabilisation, lié à la grande pauvreté, aux fortes inégalités et à l'intense propagande de l’islamisme politique, toujours très actif dans les campagnes et les périphéries des grandes villes du pays. Un danger permanent comme le prouvent les assassinats de deux jeunes touristes scandinaves en décembre 2018. Les auteurs de ces actes, qui ont soulevé une très grande émotion, avaient été arrêtés 48h seulement après les avoir commis.

Aujourd’hui, les services de sécurité marocains craignent que tous "ces retournés" du théâtre proche-oriental ne se livrent à des actions "à la maison", à des attaques de "loups solitaires" et à la propagation de l’idéologie extrémiste.

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