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Le Maroc veut mieux protéger les travailleurs domestiques
Le texte de loi est en gestation depuis plusieurs années. Il doit enfin donner un cadre au travail à domicile, pour l’heure sans aucune réglementation. Mais la loi n’est pas votée que beaucoup lui reproche son manque d’ambition. Y compris dans les sanctions pour les employeurs.
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Janvier 2014. Le tribunal d’Agadir a condamné à 20 ans de prison une employeuse tortionnaire. Fatym, sa domestique de 14 ans, est morte de brûlures aux mains et au visage infligées par sa patronne.
Les temps changent au Maroc. Une telle condamnation est exemplaire dans un pays où aucun texte n’encadre le travail des domestiques. Mais elle a été rendue possible en raison d’un contexte exceptionnel, notamment le témoignage à charge de la voisine.
Le texte de loi impose un jour de repos hebdomadaire, un salaire minimum, et un congé annuel. Il fixe à 15 ans l’âge minimum du travail, dans un pays où des gamines de 11 ans sont fréquemment exploitées. Les infractions sont également plus sévèrement sanctionnées, jusqu'à 5000 dirhams (450 euros).
Mais ces progrès sont tous jugés insuffisants par les ONG.
L’âge minimum est encore trop bas affirme Khadija Rouissi, députée du Parti Authenticité et modernité (opposition). «La place d’une fille de cet âge est à l’école.» La députée ne comprend pas non plus que le salaire minimum soit fixé à un demi-smic, soit une centaine d’euros.
Human Rights Watch exhorte les parlementaires à réviser le texte et recommande de suivre le traité de l’Organisation Internationale du Travail.
Du côté du gouvernement, on évoque les progrès réalisés par le Maroc. En quelques années, le nombre de domestiques mineures est passé de 600 à 100.000. Et pour le ministre de l’Emploi, ce texte est un premier pas.
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