Maroc : des médecins refusent de pratiquer le test de virginité
Des médecins marocains refusent de délivrer le "certificat de virginité" exigé par certaines familles avant le mariage. Ils le jugent humiliant pour les jeunes filles, inefficace, source de problèmes sanitaires et de traumatismes.
Selon le journal Assabah (lien en arabe), cité par Bladi, des médecins marocains exerçant aussi bien dans le secteur public que privé, refusent désormais de fournir le certificat de virginité exigé par certaines familles du futur mari ou par ce dernier lui-même. Ils invoquent trois raisons pour expliquer leur refus de pratiquer le test de virginité : rabaissant pour les femmes, inefficace et source de problèmes physiques et psychologiques. Juridiquement, le certificat de virginité n’a aucune valeur légale au Maroc.
En octobre 2018, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Conseil des droits de l’Homme et l’ONU Femmes ont unanimement condamné, dans un communiqué conjoint (lien en anglais), le test de virginité. Il est "une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes et peut être préjudiciable à leur bien-être physique, psychologique et social. L'examen peut être douloureux, humiliant et traumatisant. Etant donné que ces procédures sont inutiles et potentiellement dommageables, il est contraire à l'éthique pour les médecins ou autres prestataires de santé de les entreprendre. De telles procédures ne doivent jamais être effectuées", ont-ils tranché.
Selon les organisations onusiennes, ces examens sont notamment pratiqués en Afrique du Nord, en Inde, en Indonésie, au Brésil, en Afrique subsaharienne, mais aussi en Irlande du Nord et en Grande-Bretagne. Les deux méthodes les plus répandues pour "tester la virginité" sont l’inspection de l’hymen ou l’insertion de deux doigts. Chacune de ces méthodes se base sur l’idée – fausse – que l’apparence de l’appareil génital féminin est un indicateur d’activité sexuelle.
L’armée marocaine n'a pas l'intention de pratiquer le test de virginité
Bladi rappelle qu’en août 2018, alors que le gouvernement venait d’annoncer le rétablissement du service militaire pour les hommes et les femmes, plusieurs rumeurs faisaient état d’un test de virginité exigé par l’armée pour toutes les femmes appelées. Le gouvernement avait dû intervenir pour démentir catégoriquement l'infox.
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