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Gilles Nicolet photographie la vie menacée des populations côtières d'Afrique de l'Est

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min

Créé par l’association Pour que l'esprit vive, le site web spécialisé dans la photo sociale et environnementale SoPhot organise chaque année un concours pour récompenser le travail d'un photographe. Avec son reportage "Six degrés Sud", Gilles Nicolet est l'un des lauréats de cette 9e édition.

Ancien ingénieur agronome reconverti à la photo, il vit en Afrique depuis près de 35 ans. Pendant deux ans, il a arpenté la côte swahilie (3 000 km de la Somalie au nord du Mozambique). Six degrés Sud fait référence à la latitude exacte de Zanzibar (archipel de Tanzanie) et au centre géographique exact de cette côte.

Ici, depuis des siècles, le mode de vie des habitants est intimement lié à la mer. Mais l'avenir de ces communautés semble compromis. Pêche industrielle ou à la dynamite, changement climatique, projets industriels et chute des stocks de poissons mettent en danger la côte et l'avenir de ceux qui y vivent.

Les clichés de Gilles Nicolet, qui se livre à un véritable travail de mémoire, seront exposés à la galerie Fait&Cause à Paris, du 15 mai au 13 juillet 2019. Un livre, Swahili, sera publié le même mois aux Editions Contrejour.

"Je photographiais ces hommes alors que, munis de leurs filets, ils s’avançaient en mer au début d’une journée de pêche. Avec de l’eau jusqu’au cou, trimant contre le courant et les vagues, ils y restèrent des heures durant." Pangani, Tanzanie. (GILLES NICOLET)
"Cette femme de l'archipel des Quirimba, dans le nord du Mozambique, pêche le poulpe pour vivre. Chaque jour, elle parcourt les récifs à marée basse, un travail exténuant qui lui prend des heures et ne rapporte presque rien. Ce jour-là, elle s’estimait heureuse toutefois car elle avait attrapé cinq poulpes. Elle me dit qu’elle escomptait les vendre pour un total de 3 dollars. Bien qu'elle n’eut que 27 ans, elle avait déjà cinq enfants et était enceinte de son sixième." Quirimba, Mozambique. (GILLES NICOLET)
"Plutôt que de se mouiller les pieds, cet enfant avait préféré passer sur un grand entrelacs de racines, vestige d’un arbre tombé dans la mer, victime de l'érosion marine. Les changements environnementaux dus aux activités humaines ont un impact croissant sur la côte swahilie." Kilindoni, Tanzanie. (GILLES NICOLET)
"Un nahodha ou capitaine s’apprête à larguer les amarres de son boutre en bois. La plupart des hommes vivant dans les villages côtiers utilisent différentes formes de pêche (à la senne, à la ligne, à la traîne, etc.), et presque tous utilisent encore des bateaux traditionnels : des boutres (mashua), des canoës à double balancier (ngalawa), ou encore des pirogues (mtumbwi). La diminution des stocks de poissons au cours des dernières décennies a toutefois provoqué un accroissement de la pauvreté." Mafia, Tanzanie. (GILLES NICOLET)

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