Mozambique : le pays, en proie au terrorisme islamiste, accueille le pape
La guerre civile est enfin éteinte. Mais au nord du pays, les attaques d'islamistes se multiplient, faisant des centaines de victimes.
Le pape François est en visite au Mozambique du 4 au 6 septembre 2019. Il apporte un message de paix et de renoncement aux armes. Dans un message vidéo aux Mozambicains, il a appelé à un renforcement de "la réconciliation fraternelle au Mozambique et en Afrique, seule espérance pour une paix solide et durable".
Avec la signature d’un traité de paix historique entre l'ex-rébellion, la Renamo, et le gouvernement, la "réconciliation" dont parle le pape semble en effet en bonne voie. Mais cela ne doit pas occulter les troubles au nord du pays, dans la région du Cabo Delgado, où la population subit les raids incessants de groupes islamistes.
"Islamisme radical"
Selon la justice de la province, le but des terroristes est de créer un Etat indépendant, guidé par "l'islamisme radical", à cheval entre le nord de la province et la Tanzanie voisine. Et malgré les déclarations triomphantes de l’armée, déployée depuis les premières attaques, la paix est loin d’être rétablie. Apparu fin 2017, ce nouveau jihadisme est particulièrement meurtrier. "Au moins 300 civils assassinés, souvent décapités, des dizaines de villages rayés de la carte et des milliers de déplacés", estime l'AFP.
La population du Cabo Delgado est à majorité musulmane et elle ne comprend pas pourquoi elle est la cible des jihadistes. Ceux-ci seraient des jeunes, ils se font justement appeler Al-Shabab, mais n’ont pas de liens avec le mouvement somalien. La radicalisation a commencé quand le pouvoir central a rasé la mosquée où ils pratiquaient, à Mocimboa da Praia.
Reportage AFP TV, Antoine Demaison
Depuis, tout est monté crescendo dans l'horreur, l’insurrection s’alimentant de la misère et des rancœurs. La province du Cabo Delgado est la plus pauvre du Mozambique : le taux de chômage y est élevé, en particulier chez les jeunes, la région est en grande partie rurale et isolée.
L’armée a récemment capturé 26 de ces insurgés. Selon le ministre de la Défense, Atanásio M'tumuke, la zone est sous contrôle, à l’exception de trois districts dont celui de Mocimboa da Pria, qui fait figure d’épicentre du terrorisme.
Ultime interrogation : quel est le rôle exact de Daech dans tout cela ? En juin, le groupe Etat islamique revendiquait avoir participé à des combats près de Mocimboa. Propagande opportuniste ? Réelle expansion vers le Sud ? L’Etat islamique pourrait devenir la nouvelle donne du conflit.
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