En Afrique, les motos-taxis ont aussi leur plateforme de mise en relation
La moto-taxi est un incontournable des villes africaines. Des plateformes de mise en relation entre chauffeurs et clients se multiplient un peu partout dans ces pays subsahariens. Principal argument commercial : la garantie d’un transport en toute sécurité.
"Notre objectif est d’améliorer le service, tant pour les conducteurs, que pour les passagers en augmentant le nombre de déplacements sûrs par jour et en rendant les déplacements dans les villes, pratiques et sans stress." La présentation du site SafeBoda qui couvre Kampala, en Ouganda, en dit long sur la problématique du secteur du transport commercial sur deux roues en Afrique.
Car bien sûr, un service de mise en relation se doit d’être irréprochable sur le plan de la sécurité. Il en va de sa réputation et donc de son avenir économique.
On les appelle zémidjan à Cotonou au Bénin et à Lomé au Togo, ou encore okada riders à Lagos au Nigeria, enfin boda en Ouganda ou au Kenya. Les moto-taxis prolifèrent en raison de l’absence de transports en commun dignes de ce nom dans ces grandes métropoles. Mais ils véhiculent également une réputation pour le moins sulfureuse. Accidents mortels à répétition, infractions en tous genres, le milieu est tellement peu sûr, que les clients reconnaissent leur peur en enfourchant ces motos.
Sécurité routière
C’est dans ce contexte d’insécurité constante que les plateformes misent pour se développer.
Ainsi GoZem, une application lancée à Lomé, au Togo, veut offrir "simplicité, sécurité et fiabilité". Ici aussi il est question de sécurité. La formation du conducteur est garantie et il possède également une assurance, ce qui ne va pas de soi dans certains pays. Un équipement de sécurité (gants et casque) est fourni au passager et le véhicule est "fiable".
En fait, la sécurité du service est bien plus mise en avant que les autres avantages de l’application elle-même. "Je viens juste d'avoir ma première expérience avec GoZem. C'était vraiment parfait. Le conducteur a conduit avec prudence, respecté le code", explique Eli, un usager.
SafeBoda, la plateforme ougandaise, met aussi en avant la formation de ses conducteurs. Ils ont suivi "un entraînement intensif pour faire d’eux les conducteurs les plus sûrs et les plus professionnels" sur la route. Cela vaut mieux, car en Ouganda le Boda serait, selon une étude, le second pourvoyeur d’emploi du pays. A Kampala, la capitale du pays, 120 000 motocyclistes pratiqueraient une activité commerciale.
Ces plateformes de mise en relation vont-elles mettre de l’ordre dans un milieu très anarchique ? Si elles apportent une véritable valeur ajoutée en termes de sécurité, elles pourront se faire leur place. A la condition de ne pas faire flamber les tarifs.
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