L’Afrique, nouveau débouché du vin français
Le Nigeria découvre le vin. La consommation, jusqu’ici marginale ─ 10 cl par personne ─, a été multipliée par quatre entre 2004 et 2010. Premier au hit parade, le champagne coule à flot dans les lieux branchés de Lagos, la plus grande ville du pays. Selon le site Terre de vins, le Nigeria est un des pays où la consommation augmente le plus vite : 30% de hausse en 2012. Cette année-là, les Nigerians ont dépensé 59 millions de dollars en Champagne.
Mais la bouteille à 900 dollars en club n’est pas à la portée de toutes les bourses dans un pays où deux tiers des habitants vivent avec un dollar par jour, voire moins. Le champagne est la boisson des nouveaux riches, dont l’argent facile vient du pétrole. Quand la corruption prive les plus pauvres des infrastructures de première nécessité, l’écart entre riches et pauvres ne cesse de se creuser. Aussi, l’image véhiculée par le vin pétillant n’est guère flatteuse. Boisson des parvenus et du «bling-bling».
Au Cameroun voisin, le champagne accompagne également les nuits des plus huppées. Ici aussi, le pétrole et la corruption font les fortunes. Tout comme au Nigeria, la consommation de vin est un marqueur social.
Ainsi, le marché des vins rouges est un autre secteur qui tire son épingle du jeu. Leur vente progresse à un rythme de 30% annuel, plus 14% pour les Bordeaux en 2011.
11.000 hectolitres de vin qui placent le Cameroun au premier rang des importateurs africains.
Malgré les 800.000 bouteilles de champagne vendues en 2012 au Nigeria, l’Afrique reste encore une terre de mission pour les négociants français.
Si les exportations de vins et spiritueux vers le continent ont augmenté de 10% en 2012, l’Afrique ne représentent que 2% du commerce.
Il faudra aussi lutter contre un challenger de taille, la République sud-africaine, productrice de vin depuis trois siècles.
Enfin, si la consommation augmente, on note également une progression des pays producteurs, au nombre d'une quinzaine aujourd'hui, comme le Maroc. L'Afrique produit onze millions d'hectolitres de vin, une hausse de 30% en dix ans.
Une marche en avant qui accompagne le développement économique du continent, et l'émergence d'une classe aisée. Celle qui, justement, consomme du vin pour affirmer son statut.
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