Nigeria : douze morts dans la répression de manifestations pacifiques à Lagos, selon Amnesty International
L'armée et la police ont ouvert le feu sur deux rassemblements contre les violences policières à Lagos, mardi.
Au moins douze personnes ont été tuées mardi 20 octobre au soir par l'armée et la police du Nigeria, qui ont ouvert le feu sur deux rassemblements pacifiques à Lagos, capitale économique du pays, a dénoncé mercredi l'ONG Amnesty International.
Dix personnes sont mortes au péage de Lekki, dans le sud de Lagos, où l'armée a ouvert le feu sur des milliers de manifestants vers 19 heures (heure locale) mardi, selon l'ONG de défense des droits humains. A Alausa, un quartier du centre de Lagos où un autre rassemblement pacifique avait été organisé, au moins deux manifestants ont été tués, et un autre gravement blessé, par des tirs des forces de l'ordre, ajoute l'organisation.
La communauté internationale condamne les violences
L'Union européenne et l'ONU ont condamné les violences. L'UE juge "crucial que les responsables de ces abus soient traduits en justice". De leur côté, les Nations unies appellent à "la fin des brutalités et des abus policiers au Nigeria". Se déclarant "extrêmement préoccupé", le Royaume-Uni a aussi appelé à "mettre fin à la violence" et demandé une enquête.
Depuis deux semaines, des milliers de jeunes Nigérians battent le pavé dans les grandes villes du pays le plus peuplé d'Afrique, première puissance économique du continent. La contestation, née pour dénoncer les violences policières, s'est peu à peu étendue à des revendications contre le pouvoir central et la mauvaise gouvernance. Outre une meilleure représentation de la jeunesse sur la scène politique, les manifestants réclament dans les cortèges l'augmentation des salaires et plus d'emplois.
Au moins 18 personnes, dont deux policiers, avaient déjà été tuées au cours de ces marches, qui avaient été jusqu'à récemment globalement pacifiques.
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