Ouganda : la loi antihomosexualité controversée annulée par la Cour constitutionnelle
Le texte réprimait notamment la "promotion de l'homosexualité", et prévoyait l'obligation de dénoncer les homosexuels.
La décision est une victoire pour la communauté LGBT. La Cour constitutionnelle ougandaise a annulé, vendredi 1er août, une loi antihomosexualité controversée, au motif que le quorum exigé lors du vote au Parlement n'avait pas été atteint.
Promulgué en février, le texte durcissait encore un peu plus la législation ougandaise, déjà très répressive en la matière. La loi ajoutait notamment des sanctions contre la "promotion de l'homosexualité", et l'obligation de dénoncer les homosexuels. La précédente législation, héritée du régime colonial britannique, reste cependant en vigueur : elle punit de la prison à vie les "relations charnelles contre nature".
La joie des activistes LGBT
"Jugement final : je ne suis plus une criminelle aujourd'hui, a exulté Jacqueline Kasha, figure de la cause homosexuelle en Ouganda, après l'annonce de la décision. Nous avons fait l'Histoire pour les générations à venir."
FINAL JUDGEMENT: Iam nolonger http://t.co/ekOD5G8eQO we have made history for generations to come.speak OUT now. #AHA scraped.EXCRUCIATING.
— Kasha Jacqueline (@KashaJacqueline) August 1, 2014
À l'opposé, le pasteur Martin Ssempa, pourfendeur radical de l'homosexualité, a réagi en affirmant que "les Etats-Unis avaient insufflé la sodomie dans [le] pays", en référence aux récentes sanctions contre l'Ouganda prises en réaction à cette loi par Washington. Il s'est dit "déterminé à faire appel devant la Cour suprême".
Une hausse des abus contre les homosexuels
Selon des ONG, le durcissement de la législation réprimant l'homosexualité en Ouganda a provoqué une hausse des abus contre les homosexuels : arrestations arbitraires et racket policier, licenciements, expulsions de leurs logements et agressions. La nouvelle loi avait également réduit l'accès des homosexuels aux services de santé et de prévention contre le sida.
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