Considérés comme des criminels, les homosexuels ougandais se cachent
Ce projet de loi, inscrit à l'ordre du jour en 2011 mais pas débattu après le tollé international, prévoyait dans sa version originale la peine de mort en cas de relations homosexuelles en récidive, avec un mineur ou de la part d'un séropositif.
Alors que l'homosexualité est passible d'emprisonnement en Ouganda, certains prédicateurs de l'église évangéliste Born Again, comme Matte deo, appuie la proposition de loi. Ils ont parfois été soutenus dans leur démarche par les fondamentalistes américains.
Ainsi, en mars 2012, l'association Minorités Sexuelles Ouganda a déposé plainte contre Scott Lively, un pasteur américain, devant un tribunal du Massachussets, au nord-est des Etats-Unis. Motif : «Nous le poursuivons pour complot avec des responsables ougandais, en vue de mettre en place une législation anti-homosexuelle (en Ouganda, NDLR) et pour avoir répandu la propagande qui a abouti au harcèlement et à la violence» contre les homosexuels.
Une vie dans l'ombre pour les homosexuels ougandais
Sur le terrain, ces derniers vivent avec la peur au ventre. John explique les garde-fous qu'il a mis en place pour éviter les agressions à Kampala : limiter ses sorties après le travail, ou le faire en groupe, et éviter d'être dehors la nuit. Se battre pour ses droits, comme le fait Nikki, est devenu très dangereux. En 2011, David Kato, un défenseur des droits homosexuels l'a payé de sa vie.
Fin juin 2012, l'Ouganda a annoncé sa volonté d'interdire 38 organisations non gouvernementales qui, selon le ministre de l'Ethique et l'Intégrité ougandais, Simon Lokodo, «font la promotion» de l'homosexualité.
L'ouganda fait partie des 70 pays où l'homosexualité est interdite.
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