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Cameroun: l'armée sur la défensive après la diffusion de vidéos de «massacres»

Sept militaires camerounais ont été arrêtés après la diffusion en juillet sur Internet d'une vidéo montrant des soldats de l'armée du Cameroun exécuter deux femmes et leurs deux enfants. Une nouvelle vidéo montre l’exécution d’une dizaine de personnes par des hommes portant l’uniforme de l’armée camerounaise.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
L'armée camerounaise est régulièrement accusée par des ONG de perpétrer des exactions contre des personnes soupçonnées d'appartenir au groupe Boko Haram (ALEXIS HUGUET / AFP)

Après avoir dénoncé une «fake news» et un «horrible trucage», le gouvernement camerounais annonce finalement l'arrestation de sept militaires. La vidéo insoutenable de soldats exécutant des femmes et enfants au Cameroun a créé un choc.

Le 11 juillet, au lendemain de la diffusion de cette vidéo très violente (Géopolis a décidé de ne pas la publier), le gouvernement camerounais avait déclaré avoir ouvert une enquête, tout en qualifiant la vidéo de «fake news» (fausse information) et d'«horrible trucage». Les autorités ont dû en convenir : la vidéo était authentique.
 
L'enquête ouverte «à la suite de la publication d'une vidéo mettant en scène des exactions inacceptables perpétrées par des hommes armés contre des femmes et des enfants a conduit à l'arrestation» de sept militaires, dont un lieutenant, a annoncé M. Tchiroma, ministre de la Communication, dans un communiqué lu à la radio d'Etat.
 
Soldats égarés
Pour le ministre, il s'agit d'un acte isolé commis par des «soldats égarés». A quelques mois de la présidentielle, prévue le 7 octobre 2018, les autorités ont tenu à se démarquer. Et de souligner «la volonté du chef de l'Etat (Paul Biya) de veiller à ce que les exactions qui peuvent être perpétrées par quelques soldats égarés fassent l'objet systématiquement d'enquêtes et aboutissent, le cas échéant, à des sanctions appropriées».

La violente vidéo a eu un écho international. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et diverses ONG de défense des droits de l'homme avaient demandé que les auteurs des crimes commis soient traduits devant la justice.

 
Nouvelle vidéo d’exaction
Début août, une autre vidéo d'exactions d'hommes armés, qualifiés par Amnesty de «membres des forces de sécurité camerounais», circulait sur Internet. Dans cette vidéo, des hommes armés tirent sur une dizaine de personnes sans moyens pour se défendre.
 
«Il s'agit là de nouvelles preuves crédibles appuyant les allégations selon lesquelles les forces armées camerounaises auraient commis de graves crimes contre des civils, et nous demandons donc l'ouverture immédiate d'une enquête approfondie et impartiale» sur cette nouvelle vidéo, a déclaré dans un communiqué Ilaria Allegrozzi, chercheuse à Amnesty.
 
L'armée camerounaise est régulièrement accusée par des ONG de perpétrer des exactions contre des personnes soupçonnées d'appartenir au groupe Boko Haram, ce qu'elle a toujours démenti.

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