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De retour au Malawi, Joyce Banda ne dévoile pas ses ambitions politiques

Bien qu'elle reste visée par un mandat d'arrêt au Malawi, Joyce Banda n'a toutefois pas été inquiétée depuis son retour au pays le 28 avril 2018. Les autorités anti-corruption ont fait savoir qu'elles continuaient à enquêter sur l'éventuelle implication de l'ancienne présidente du Malawi dans un vaste scandale de corruption dit du «Cashgate», qui l'avait poussée à l'exil.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
L'ex-présidente malawite Joyce Banda assiste à un rassemblement pour le Parti du peuple (PP) dans sa ville natale au lendemain de son retour d'exil volontaire, le 29 avril 2018 à Zomba, au Malawi. (AMOS GUMULIRA / AFP)

Joyce Branda a toujours nié son implication dans le «Cashgate» qui a éclaté en 2013 et lui a coûté l'élection présidentielle de 2014. De retour au Malawi après quatre ans d'exil volontaire, elle affirme dans une interwiew accordée à l'AFP, le 30 avril 2018, à Zomba (sud), qu'elle ne souhaite pas aborder ce sujet «pour l'instant» affirmant: «Je veux juste que vous sachiez que ce sujet est politique. Je ne le pense pas, je le sais. J'ai des preuves.»

Un audit international a révélé que 30 millions de dollars avaient été siphonnés des caisses de l'Etat au profit de dizaines de hauts fonctionnaires, hommes d'affaires et dirigeants politiques. Joyce Banda occupait alors la fonction de présidente, ayant accédé à la fonction suprême en 2012 à la suite du décès du chef de l'Etat Bingu wa Mutharika, dont elle était la vice-présidente. 

Fervente militante des droits des femmes
Elle était alors devenue la deuxième femme chef d'Etat en Afrique, après la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, élue en 2006. En 2014, Mme Banda avait toutefois perdu les élections et dû céder la place à Peter Mutharika, frère cadet de l'ancien président, qui avait promis de s'attaquer en priorité à la corruption. 

Cette femme engagée, connue surtout comme une fervente militante des droits des femmes et de l’éducation au Malawi a confirmé sa volonté de refaire de la politique à un an des élections générales prévues en mai 2019, sans préciser si elle comptait se présenter. 

«Est-ce que je laisse les jeunes prendre la relève? Est-ce que je reste? Cela doit être discuté au sein de mon parti», s'interroge-t-elle. «Cette décision ne m'appartient pas. Avant toute élection, chaque parti tient une convention et c'est au peuple de décider s'il souhaite que cette personne se représente ou pas», a conclu l'ancienne femme forte du Malawi qui dirige toujours le Parti populaire (PP), formation affaiblie récemment par le départ de plusieurs de ses responsables.


Plusieurs centaines de ses partisans l'ont accueillie à sa descente d'avion en chantant: «Notre mère est là, la lumière doit revenir.»


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