Cet article date de plus de six ans.

Egypte: l'ONU dénonce les dizaines de condamnations à mort

L'ONU a réagi à la condamnation à mort, le 8 juillet 2018, de 75 personnes, dont des cadres islamistes des Frères musulmans. Un verdict confirmé lors d’un procès de masse.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le tribunal pénal du Caire, en Egypte, a confirmé le 8 septembre 2018 la condamnation à mort de 75 personnes lors d'un procès de masse. (Islam Safwat / NurPhoto / AFP)

«J'espère que la Cour d'appel égyptienne va revoir son verdict de façon à ce que les principes internationaux de justice soient respectés», a déclaré la Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l'Homme, Michelle Bachelet. Pour elle, il s’agit bien d’une condamnation «injuste».
       
Un procès de masse
Un tribunal du Caire a confirmé, le 8 septembre 2018, la condamnation à mort de 75 personnes, dont des dirigeants des Frères musulmans. Ces peines avaient été prononcées fin juillet dans l'un des plus grands procès de masse depuis la révolte de 2011. Quelque 739 personnes y avaient été accusées pour la plupart d'avoir tué des policiers ou d'avoir vandalisé des biens publics en août 2013, lors d'émeutes dans la capitale.
 
Dix ans de prison pour des mineurs
Outre les condamnations à mort, les peines prononcées sont «lourdes», comme le souligne Amnesty international. 47 personnes ont été condamnées à la perpétuité, 374 à 15 ans de prison et 22 mineurs à 10 ans prison. Le photojournaliste Mahmoud Abou Zeid alias Shawkan jugé dans cette affaire sera libéré puisqu’il a déjà purgé sa peine après 5 ans de détention sans jugement.
 
L’affaire de la place Raba'a
Les centaines de personnes poursuivies avaient été arrêtées en août 2013 sur la place Raba'a al-Adawiya au Caire, lors d’un sit-in de soutien au président islamiste Mohamed Morsi. Ce rassemblement, qui avait suivi la destitution de l’ancien raïs, avait été violemment dispersé, provoquant des émeutes et la mort de centaines de personnes dont la plupart n’étaient pas armées. Aucun membre des forces de sécurité n’a été jugé dans ce dossier.

Une loi adoptée récemment accorde une impunité totale au personnel de sécurité pour les infractions commises après le renversement du gouvernement de Mohamed Morsi le 3 juillet 2013. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.