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En accueillant le dalaï lama, le Botswana défie la Chine

Indésirable en Afrique du Sud, le dalaï lama se rendra en août 2017 au Botswana. En acceptant sa venue, le pays s'expose à un risque de possible refroidissement de ses relations avec la Chine, premier partenaire commercial de l'Afrique. Le guide spirituel des Tibétains s'entretiendra avec le président Ian Khama, une rencontre officielle à laquelle Pékin s'«oppose».
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La venue du dalaï lama au Botswana, en août 2017, pourrait froisser la Chine. (SAJJAD HUSSAIN / AFP)

Le Botswana est prévenu: «Pékin s’oppose à toute visite du dalaï lama et à toute rencontre avec un responsable officiel botswanais.» C'est ce qu'a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, dans un communiqué publié, le 16 juillet 2017, par l'ambassade de Chine à Gaborone à propos de celui que Pékin considère comme «un séparatiste qui s'abrite sous le manteau de la religion pour mener des activités contraires aux intérêts chinois».

Lors de sa venue, prévue du 17 au 19 août 2017, le dalaï lama, qui symbolise la résistance au régime communiste chinois, recevra «les honneurs habituels réservés aux dignitaires en visite dans le pays», avait annoncé, le 13 juillet, le gouvernement botswanais dans un communiqué, ajoutant que «son Excellence (le chef de l'Etat) rencontrera le dalaï lama quand il sera au Botswana».

«J'ai hâte de me m'y rendre» et «de rencontrer mes frères et sœurs africains», avait déclaré de son côté, fin juin, dans une vidéo, le chef spirituel des Tibétains, qui vit exilé en Inde. 
 

Le prix nobel de la Paix (1989) assistera à Gaborone à une conférence spirituelle organisée par l'association «Mind and Dialogue», au cours de laquelle il fera une intervention.

Persona non grata en Afrique du Sud
Ce n'est pas la première fois que l'annonce de la visite du dalaï lama sur le continent africain provoque des remous avec la Chine. L'Afrique du Sud, frontalière du Botswana, lui a refusé à trois reprises un visa, malgré les protestations, notamment en 2011, de nombreux Nobel de la paix, dont l'archevêque anglican Desmond Tutu (1984), considéré comme la conscience sud-africaine. Les deux pays entretiennent des relations économiques et diplomatiques très intenses. 

La Chine qui se fournit en pétrole et en minerais en Afrique multiplie les investissements sur le continent. Pékin a financé la construction de centrales éléctriques à charbon, de routes, d'écoles et de ponts au Botswana, un des principaux producteur de diamants au monde.

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