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Le Gabon arrête-t-il des Turcs supposés être des opposants à Erdogan ?

Les autorités gabonaises seraient sur le point d’expulser quatre enseignants et employés turcs de l’Ecole internationale La Lumière de Libreville. Ces citoyens turcs sont suspectés d’être proches de la confrérie Gülen, accusée par Ankara d’être à l’origine de la tentative de coup d’Etat de 2016 en Turquie.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président Ali Bongo Ondimba à Ankara en 2015 (AYKUT UNLUPINAR / ANADOLU AGENCY)

«Le président turc poursuit sa purge contre les complices supposés de la tentative du coup d’Etat survenue en juillet 2016. Au Gabon, il aurait fait arrêter récemment cinq enseignants de l’Ecole internationale turco-gabonaise (La Lumière), accusés d’être des partisans de son opposant Fethullah Gülen», écrit Gabon Review. Selon ce média, les premières arrestations ont eu lieu le 15 mars 2018, «avec l’arrestation par la police gabonaise d’Osman Özpinar (directeur de l’Ecole internationale La Lumière)».

L’école est en effet «suspectée par les autorités gabonaises de recevoir des financements de Fethullah Gülen, l’ennemi juré du chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan», selon La lettre du continent, citée par Gabonmediatime. 

Depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016, le président turc Recep Tayyip Erdogan mène une répression tous azimuts contre les personnes membres ou réputées membres du Hizmet, ce mouvement initié par Fethullah Gülen, que le pouvoir turc tient pour responsable de la sédition.

Le pouvoir d'Ankara a lancé une fondation publique, Maarif, pour tenter de prendre le contrôle des écoles ouvertes dans le monde entier et en particulier en Afrique.

La purge lancée par le président turc a déjà touché plusieurs pays comme le Kosovo, l’Arabie saoudite, la Malaisie, la Géorgie, le Pakistan ou le Soudan qui ont dû faire arrêter des ressortissants turcs vivant dans le pays.
 

Le continent africain constitue un axe de développement économique important pour la Turquie. Le président Erdogan a mené une importante tournée africaine début 2018. L'un des objectifs de cette tournée visait la fermeture des écoles Gülen, qui avaient servi de bras culturel à Ankara pour développer ses relations avec l'Afrique... Mais c'était avant la brouille d'Erdogan avec Gülen.

Résultat: «Selon un bilan du ministère turc de l’Education, daté de septembre 2017, quatorze pays (Burkina, Burundi, Cameroun, Djibouti, Éthiopie, Gabon, Gambie, Madagascar, Mali, Mauritanie, São Tomé-et-Príncipe, Sénégal, Sierra Leone et Tchad) ont signé des protocoles d’accord avec la Turquie en vue, selon les cas, de fermer ces écoles, de les récupérer ou d’en ouvrir de nouvelles sous l’égide de Maarif», écrivait Jeune Afrique en février dernier.
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En 2016, les écoles Gülen représentaient une centaine d'établissements dans 35 pays africains, selon TV5Monde.

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